Yogi lourd

Yogi l'ours, vedette des studios d'animation Hanna Barbera dans les années 60, fait son coming back sur les écrans de cinéma. Pour le meilleur et surtout pour le pire...

Plusieurs studios ont fait la gloire de l'animation américaine dans le monde. Walt Disney, bien entendu, la Warner Bros (Bugs bunny, Daffy Duck et compagnie) mais aussi les studios Hanna Barbera à qui l'on doit, entre autres, "La Famille Pierrafeu" ou "Les Fous du volant". Hanna Barbera, c'était aussi "Yogi l'ours", un ours parlant affublé d'un chapeau vert, d'un col et d'une cravatte, que le public français a pu découvrir sur l'ORTF dans les années 60.
Veritable star de la télévision américaine à cette époque, l'ours avait été laissé un peu à l'abandon malgré quelques apparitions dans les années 90. Voilà que la Warner Bros qui possède désormais les droits des séries d'Hanna Barbera a décidé de remettre le personnage au goût du jour avec un long métrage mélangeant images de synthèse, acteurs et décors réels. Un film dans lequel on retrouve tous les ingrédients du dessin animé originel : Yogi, bien sûr mais aussi le Jellystone Park, où se déroulent ses aventures, et l'ourson Boo-Boo son fidèle compagnon. L'activité principale de Yogi consiste toujours à chipper les paniers de pique-nique des campeurs au grand dam du Ranger Smith censé protéger les lieux. Tout le monde est bien là.
Alors, fallait-il vraiment ressortir cet ours mal léché du placard ? Pas si sûr. Plutôt que de chercher l'inspiration dans l'imagination délirante des créateurs des séries d'Hanna Barbera, la Warner nous sert un film cliché qui reprend les recettes de la série sans originalité. Le tout plaqué sur une histoire d'amour improbable et mielleuse entre un Ranger Smith transparant et une jeune documentariste dont la psychologie est à peu près aussi développée que celle de la "tortue à bouche de grenouille" qui apparaît également dans le film. Bref, la comédie américaine familiale dans toute sa spendeur de platitude et d'ennui.
Yogi a beau inventer toutes sortes de machines à voler les pique-nique, les gags qui en découlent sentent tous le réchauffé et le déjà-vu. L'excellent court métrage de cinq minutes de Bip-Bip et le Coyotte, qui précède avec bonheur le film, est à lui seul mille fois plus inventif et plus drôle que le film de ce pauvre Yogi, qui dure quant à lui 1 h 20... C'est dire...