Je ne m'éloignerai pas tant de la (seule) critique qui a été faite de ce film sur ce site il y a quatre ans déjà ; du reste je me lance pour une fois dans une critique qui ne sera pas construite, à chaude (fatalement maladroite).
C'est difficile de dire si l'expérience a été agréable ou plutôt pénible. Habitué du genre, je dois reconnaître que quelques passages m'ont fait penser (de loin) au Yotsuya Kaidan de M. Nakagawa et à l'adaption de Kwaidan de M. Kobayashi, l'intensité dramatique et la poésie en moins ; le film souffre en réalité d'un cruel manque d'inventivité que deux jolies scènes ne pardonneront pas. Et les yōkai ? Voilà les grands absents du film, ils n'interviennent presque qu'à la fin du film, une bonne dizaine de minutes. Pourquoi se cachent-ils ? Pas assez de moyens ? C'est possible. Pas assez d'ambition ? Je n'en doute pas. L'avantage : leur apparition est davantage marquante. Le problème c'est qu'avant ça, le spectateur doit supporter trois quarts-d'heures d'un drame aux enjeux réduits qui opposent un propriétaire malhonnête à des villageois pas plus empathiques. Les personnages sont mal introduits et on s'ennuie pendant une bonne partie du récit. Reste - en effet - la dernière partie du film ; le cortège de yōkai qui quitte le village : c'est magnifique ! Et quand le véreux M. Tajimaya est poursuivi par les monstres chez lui, force est de constater que l'ambiance est et maîtrisée et réussie. Tout n'est pas raté (quoique j'ai peut-être tendance à me montrer trop clément quand il s'agit de ce genre de film). Malheureusement, on regrette d'autant plus que le film n'ait pas été comme ça depuis le début. Tragique coup manqué ; mieux vaut ne pas trop en attendre au risque d'être déçu. Le néophyte se contentera du Dictionnaire de M. Mizuki. Reste à savoir ce que valent les suites.
C'est qu'après avoir vu Kwaidan, le film n'a pas grand intérêt.