Le documentaire est une tentative de réévaluation de Showgirls grâce à des critiques, des romanciers, des poètes (!), et par le biais exclusif d'archives, notamment l'équipe, Paul Verhoeven en tête. Le tout illustré de larges extraits du film, mais également du reste de l’œuvre du réalisateur.
Comme on le sait, Showgirls a été la folie de Paul Verhoeven et de son scénariste Joe Eszterhas après le carton de Basic Instinct, avec un énorme budget, une absence totale de censure, le casting de leur choix, une classification Nc-17, et au final, un énorme échec critique et commercial. Mais depuis sa sortie, et notamment une critique de Jacques Rivette parue dans Les cahiers du cinéma à l'époque, le film tend à être réévalué afin qu'on n'y voie pas non seulement le spectacle sexuel et grossier qu'il tend à ses spectateurs tel un miroir. Ce qui fait que je regrette non seulement l'avis de personnes extérieures au film, mais les archives qu'on a datent de l'époque. J'aurais aimé entendre Kyle McLachlan, Elizabeth Berkley, Joe Eszterhas parler aujourd'hui de ce film qui a tant changé leurs vies (voire détruite dans le cas de la seconde), car Paul Verhoeven s'exprime librement de son côté ; il a été interviewé... lors de la ressortie du bluray français mais pas ici !
Pour les connaisseurs du réalisateur, on ne peut pas dire que les propos soient pertinents, car tout semble avoir été dit ailleurs, comme quoi il y a des thématiques communes dans tout ses films ; quelle découverte ! C'est vraiment une analyse de Showgirls pour les nuls. Le seul moment où j'ai peut-être vibré sont dans les dernières minutes où dans une archive de 2015, on voit Elizabeth Berkley, qui semble réconciliée avec le film, le présenter lors d'une projection... dans un cimetière à Hollywood !
Depuis, Showgirls est devenu un évènement du cinéma camp, à l'image de Maman très chère (qui est d'ailleurs cité), l'égérie des féministes ou des personnes adeptes du travestissement, mais j'ai l'impression que depuis sa sortie, tout semble avoir été dit sur le film. D'où mon interrogation sur l'existence même du documentaire, surtout en l'absence de la moindre personne de l'équipe...