Drôle d'objet cinématographique tout droit sorti de la Yougoslavie titiste du début des années 70, période "République fédérative socialiste de Yougoslavie".


Sur la forme, on est assez proche de la caméra de Godard dans "À Bout de souffle", cité de manière explicite dans un dialogue. Caméra à l'épaule, très/trop libre, avec beaucoup de jump cuts, beaucoup de mouvements, beaucoup de zooms avant/arrière. Il faut s'accrocher... Et si on n'accroche pas, il y a de quoi gâcher l'essentiel du film.
Sur le fond, on suit le parcours d'une petite frappe évoluant au sein de la société yougoslave. De la position d'outsider minable, il évolue vers les plus hautes sphères de la mafia de Belgrade avec l'aide indirecte de la police (d'état ou secrète). Il utilisera ce nouveau pouvoir pour construire une sorte de faction révolutionnaire et organiser une révolte contre le système.


Un drôle de mélange des genres, avec d'un côté toute l'esthétique post-hippie et de l'autre le chaos visuel et thématique. Chaos dans la forme, dans la façon de filmer, et chaos dans les rues de Belgrade, message peu apprécié par les autorités de l'époque. Jovan Jovanovic ne dissimule pas ses intentions, il fera même dire à son personnage/truand/révolutionnaire, de manière explicite : « I am your future ». Un final directement adressé aux spectateurs : « Les happy ends, la morale façon "on ne récolte que ce qu'on a semé" ce n'est que dans les films, pas dans la réalité » (citation approximative, restituée de mémoire).


[AB #95]

Morrinson
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top films 1971, Avis bruts ébruités, Cinéphilie obsessionnelle — 2016 et Dernières bizarreries vues

Créée

le 7 juin 2016

Critique lue 313 fois

1 j'aime

Morrinson

Écrit par

Critique lue 313 fois

1

D'autres avis sur Young and Healthy As a Rose

Young and Healthy As a Rose
Cinephile-doux
5

Noir de Belgrade

Un délinquant débarque à Belgrade, collabore avec la police et s'enfonce dans le crime. Le film est un symbole de la "vague noire" qui déferla sur le cinéma yougoslave à la fin des années 60/début 70...

le 3 sept. 2019

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

144 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

140 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11