Young Hearts saisit les premiers frémissements de l'amour pré-adolescent, mais son approche formelle et narrative se heurte à plusieurs limites qui affaiblissent son impact.
L’écriture, académique et appliquée, esquisse avec douceur les tourments intimes de cette période. Le traitement didactique de son sujet, bien que réfléchi, manque parfois de s’aventurer dans les zones d’ombre et les contradictions de cet âge, là où se logent les vérités les plus bouleversantes. Pourtant, quelques scènes parviennent à capturer cette intensité émotionnelle fugace, instants suspendus qui laissent entrevoir ce que le film aurait pu offrir.
Là où des cinéastes comme Céline Sciamma ou Lukas Dhont insufflent à leurs récits une fusion organique entre l’intime et le social. Le film semble plus préoccupé par la transmission d'un message inclusif que par la construction de ses personnages ou d'un récit convaincant. Ce choix affaiblit la narration, car il réduit les protagonistes à des porte-paroles d'une idée plutôt qu'à des êtres humains remplis de contradictions.
La mise en scène, soignée mais trop lisse, les décors et la lumière, bien que plaisants, n’expriment ni tension ni poésie, privant le film de ce supplément d’âme que des œuvres comme Call Me by Your Name parviennent à capturer avec grâce.
En l’état, Young Hearts se cantonne à un exercice sage et maîtrisé, manquant cruellement d’aspérités loin des sommets atteints par Dhont, Sciamma ou Guadagnino. Mais malgré ces limites, le film porte une sincérité indéniable, un désir d’inclusion qui mérite d’être salué.