Lukas Dhont et Anthony Schatteman se sont côtoyés dans une école de cinéma et il est assez tentant de comparer Close avec Young Hearts, deux récits d'amour juvéniles et gays, le premier étant aussi sombre que le second lumineux. S'il y a bien une ou deux scènes traitant de harcèlement et d'homophobie, Young Hearts évoque avant tout la prise de conscience de l'un des deux pré-adolescents et sa résistance/acceptation. C'est dans la description de cette relation, par petites touches, que le film s'avère le plus convaincant, pêchant davantage quand il s'agit de relater les réactions de l'environnement proche, notamment familial. Là où certains longs métrages insistent sur l'intolérance ambiante, Young Hearts choisit un tout autre chemin, jusqu'à l'excès, au point d'avoir l'impression, parfois, d'être dans un clip publicitaire prônant la bienveillance et le bonheur de vivre ensemble, dans un monde bisounoursé. Voire ! Qui plus est, ces jolis garçons ressemblent à des anges et les Flandres à un endroit béni, tandis que deux cartes postales, l'une bruxelloise, l'autre ardennaise, nous sont offerts en prime. Nul doute que Anthony Schatteman est pétri de bonne intentions et que son film sera une bonne base de discussion en milieu scolaire mais il y a là une vision quelque peu utopique d'une histoire qui n'est, en réalité, jamais facile à vivre ni à assumer dans une société cruelle et bornée dans ses préjugés.