娃娃兵 ou Wa wa bing (1989) est une comédie familiale taiwanaise réalisée par Fang Yao-Te. Le film se fait aussi appeler "Young Soldiers", pire encore "Kung Fu Kid's" dans certains pays.
Il met en scène une bande de gamins d’à peine 10ans qui ne cessent de se chamailler entre eux et encore plus à l’arrivée de deux nouveaux enfants : Robert et sa sœur (deux petits asiates rouquins). Ces derniers ne passent pas inaperçu, les garçons tombent sous le charme de la frangine et Robert se retrouve ainsi malmenée par les autres enfants. On peine réellement à comprendre de quoi raconte le film, rien n’est très clair, on comprend juste que les gamins sont sous l’autorité d’un vieux pervers, un ex-soldat à la retraite qui forme les enfants à devenir les futurs membres des forces de l’ordre. On retrouve donc les gamins dans son boot-camp qui s’entraînent en mode militaire.
Le vieux sadique demande régulièrement aux gamins d’aller se laver dans la rivière, offrant ainsi aux spectateurs (qui n’ont rien demandé) des plans de nudité frontale d’une dizaine d’enfants en bas âge. Comme si cela ne suffisait pas, le réalisateur en remettra une couche, ainsi aura droit à 3 plans de nudité purement gratuite avec ce vieux borgne qui se rince l’œil.
Le film s’avère tellement complexe à résumer que l’on a parfois l’impression d’avoir affaire à un film dit « 2 en 1 » comme avait coutume de faire Godfrey Ho (Ninja Terminator - 1985). Complexe et incompréhensible avec d’un côté, cette bande de chiards donnant l’impression d’avoir été tourné dans un centre aéré et de l’autre, une histoire de mafieux qui kidnappent une mère de famille (permettant ainsi de faire le lien avec les gamins).
On est réellement devant ce que l’on pourrait qualifier de bizarrerie taïwanaise, où la morale de l’histoire serait que la guerre est fantastique et qu’il faut y mêler ses gosses pour les rendre heureux (faut les voir à la fin du film en train de s’extasier d’avoir buter le bad guy). S’il fallait arrêter notre mauvaise foi, on pourrait aussi dire qu’il est aussi question de racisme (avec les deux rouquins) où les gamins s’écharpent uniquement parce qu’ils n’ont pas la même couleur de peau ou la même couleur de cheveux. Comme il s’agit d’un film pour enfants, happy-end oblige, il y a aussi un message de tolérance derrière tout ça, puisque les enfants finiront par se réconcilier après avoir buter les ¾ des mafieux.
Film incompréhensible et improbable, comédie familiale vantant les mérites de faire la guerre (un film que n’aurait pas renié le Parti communiste chinois) et metteur en scène aux idées pour le moins douteuses (plusieurs scènes ne sont que des prétextes pour montrer des kikis à l’écran). Que penser de la séquence avec la voiture en flamme et où le vieux soldat intime l’ordre aux gosses de pisser sur la bagnole…
Heureusement pour nous, le calvaire n’excède pas les 80min. Par chance, le film a été doublé à la truelle, sans doute pour une édition VHS vendue sur les marchés, toujours est-il que cette version bénéficie d’un incroyable travail de post-production. Un doublage d’une rare abomination (à titre de comparaison, Eaux sauvages (1979) paraît bien plus professionnelle et c'est aussi WTF que peut l’être Dumbbells - 2014). Clairement ici on est face à l’un des pires doublages d’enfants, comme ceux que l’on pouvait entendre dans les dessins animés japonais de Récré 2A ou du Club Dorothée (doublés par des adultes). Ajouté à cela, que pour cette version francophone, ils ne se sont pas foulés, on est face à un mixage en alternance, avec certaines séquences en VO en fond sonore et surtout, surtout (!) une B.O. entièrement pompée sur d’innombrables films.
Au final, on est devant une comédie clairement à destination des moins de 10ans. C’est tellement chelou que je ne suis pas sûr que je laisserais mon môme devant de ce genre de film, sauf si je veux en faire un psychotique maniaque de la gâchette.
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