“Le cygne noir”
A Cuba, l’indiscipliné Carlos rêve d’être footballeur comme le roi Pelé. Mais son père, certain de son talent, veut faire de lui une étoile de la danse. Il a tout d’un Billy Elliot ce gamin de La...
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le 10 juin 2019
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Après la claque de "Te doy mis ojos", je ne voulais pas manquer un autre film d'Iciar Bollain, que je tiens pour une excellente raconteuse, et ça, ça n'est pas rien en matière de cinéma. Nous voilà donc partis à ses côtés dans les rues de Cuba, très cinégéniques en elles-mêmes, pour suivre l'éclosion d'une petite chrysalide ingrate déguisée en garnement boudeur : le petit Carlos, surnommé Yuli par son père en hommage à un grand guerrier du passé. Comme il danse dans la rue, ça n'est pas exactement l'image que ses copains ont de lui, qui ont tout dit quand ils ont dit "mariquita", comme tous les gamins du monde, gros soupir. Bref, nous sommes entre Billy Elliot et Les Indes Galantes, et il y a pire, comme référence ! La particularité, ici, c'est que le petit Yuli ne veut pas intégrer une école de danse, parce que c'est pour les filles et qu'il n'aime pas la discipline. L'histoire ouvre donc une réflexion sur ce qu'est un don artistique : bénédiction ou condamnation ? Peut-on exceller contre son gré ? Le génie est-il indépendant de la volonté ? Quelle est la place du travail dans tout ça ? Cela suffirait amplement à remplir les deux heures du film, mais, en plus, la réalisatrice mène une trame parallèle sur les relations de famille, entre un père autoritaire et aimant et son fils rebelle et parfois reconnaissant. Puis une troisième, sur l'histoire de Cuba, son orgueil blessé, son intransigeance patriotique et sa déchéance économique. Autant dire qu'on ne manque pas de grain à moudre. Et il faut rajouter en prime la trame temporelle complexe et la beauté formelle des images, grâce au charme des décors naturels, et aux scènes de danse spectaculaires et innovantes. Bref, un beau voyage en compagnie d'une petite crapule attachante qui accèdera aux sommets de son art.
Créée
le 7 nov. 2022
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