Un truc que j'aime bien, ce sont les films de zombie. Il y a un côté hypnotique dans ces histoires post-apocalyptiques, mélange de fascination et de révulsion, un peu comme quand on fixe une araignée (ça et le fait de veiller à ce qu'elle ne profite pas d'une inattention pour filer). 'Fin bref, en furetant dans les listes de mes éclaireurs, voilà que je tombe sur ce film. Belge, avec des zombies, se déroulant dans les Balkans et joué par des acteurs inconnus au bataillon, ça a de quoi intriguer.
Le film nous présente donc un jeune couple se rendant dans les Balkans (la Bulgarie sans doute) pour que madame subisse une réduction mammaire à bas prix. Pour une fois que c'est dans ce sens-là et pas dans l'autre... (on n'échappera pas à quelques blagues racoleuses, mais moins nombreuses que redouté, heureusement, sinon y'avait qu'à appeler le film Zombie Bof et roule Simone). Bref, ce couple un peu bêbête sur les bords se retrouve dans cet hôpital, dans lequel on y livre des expériences qui transforment les gens en zombies. Monsieur libère accidentellement une patiente infectée, et c'est le drame : la lutte pour la survie commence, blablabla vous vous doutez bien de la suite.
J'ai là délivré toutes les ficelles scénaristiques. Le script est vu et revu : les zombies se multiplient, les survivants diminuent, y'a un moment "révélations" où l'origine du virus est expliquée, le groupe de survivant comporte des connards, le mec principal s'affirme à mesure que le temps passe, etc etc... Bref, de ce côté-là, rien de bien folichon. Mais malgré sa courte durée, le film a d'autres surprises en réserve.
Déjà, c'est l'archétype typique du film devant lequel il ne faut pas manger. Ça commence très fort avec un animal qui se fait écraser et le gars principal qui vomit copieusement ses tripes. Mais ce n'est pas terminé, loin de là. Le film dégueule (dans les deux sens) d'effets gores grandiloquent (bras dans un broyeur à papier, pénis brûlé puis gelé, type qui explose après s'être fait remplir de graisse, zombie emberlificoté dans ses propres boyaux, boyaux utilisés comme corde, etc etc...). Si au départ ça peut sembler dégueulasse (d'où l'ironie du titre, hohoho gé compri la blag chui tro 1télijan), ce festival gore provoque davantage des éclats de rire à mesure qu'ils se multiplient, et le film devient carrément jouissif, ce qui dévoile son potentiel nanar (potentiel bien aidé par la hardbass slave qui rythme ce genre de scène).
La fin, cependant, me mitige. Le film avance jusqu'à ce qu'il ne reste plus que trois personnes, le couple du début et un connard. Le connard s'enfuit avec madame, mais est infecté et se fait rouler dessus (en voiture) par celle-ci. Monsieur, pendant ce temps, fait exploser un groupe de zombies à la bombe et survit (comment ?) avant de rattraper madame sur la route (comment aussi ?) et se faire éclater par celle-ci (décidément). Elle s'en rend compte, perd le contrôle de son véhicule, se prend un arbre et meurt. Fin.
Donc de deux choses l'une : soit le réal voulait rester cru jusqu'à la fin et bannir toute idée de fin heureuse pour se démarquer (ce qui est acceptable, ma foi), soit c'est un pro-grosses poitrines qui veut inciter les femmes richement pourvues à rester telles qu'elles sont (puisque tout est parti de là, et auquel cas c'est... bah c'est pas terrible). Je vous laisse vous faire votre avis, je préfère la première option.
Bref, ce film avait le mérite d'être étonnant et de maintenir éveillé son spectateur en lui fournissant, à défaut d'un scénario ficelé, de grands moments nanardesques.
Le plus étonnant reste quand même que désormais, les Belges se lancent aussi dans le cinéma de zombies