Alors que l'épidémie de Covid ravage le Japon au point de confiner ses habitants, un salary man ordinaire va perdre son travail et sa petite amie le quitte. Il est au fond du trou, mais malgré ça, il garde sa normalité alors que le monde autour de lui a l'air de devenir fou et qu'un monstre géant, nommé Virus King, veut ravager Tokyo.


Il y a déjà quelques films qui nous parlent du monde pendant la (ou le ?) Covid, mais mélanger ça à du Kaiju Eiga est non seulement inédit, mais ça donne quelque chose de jubilatoire. On voit bien que c'est totalement fauché, que les acteurs en font des caisses, mais il y a dans la mise en scène de Yohikazu Ishii quelque chose de l'ordre de la métaphore, à savoir tout le monde a pété les plombs. Car on y croise pêle-mêle un scientifique qui se protège du virus en arborant un casque en aluminium, un fan hardcore de Bruce Lee, des barmaids qui chantent avec des visières, une secrétaire qui voit le futur monstre dans ses rêves, ou encore un homme tellement traumatisé dans son enfance qu'il est déguisé en chien et ne s'exprime soit qu'en aboyant ou en écrivant des mots sur une pancarte !


Quant au fameux Yuzo, incarné par Takehiko Fujita, il essaie en quelque sorte d'être encore sain, dans un Japon capitaliste où la rentabilité doit être de mise, y compris dans cette situation ubuesque où la pandémie oblige à rester chez soi et donc à être grandement ralenti dans ses efforts malgré le télétravail. C'est de l'humour nawak, un peu dans le style de High School Kimengumi, avec des objectifs de caméra qui déforment par moments l'image, mais on sent qu'il y a du coeur à l'ouvrage. Y compris dans la dernière partie où intervient le monstre, hommage au Kaiju Eiga. Pour l'anecdote, le rôle du scientifique est tenu par Masanori Machida, qui était l'enfant de couleur (style black face) qu'on voyait dans Gappa, 55 ans plus tôt.

Malgré son aspect bordélique, fouillis, mais généreux, j'ai pris un grand plaisir à voir Yuzo, qui est à la fois un état du monde à l'instant T (soit 2020), ainsi qu'un hommage au Kaiju Eiga.

Boubakar
6
Écrit par

Créée

le 25 sept. 2024

Critique lue 29 fois

Boubakar

Écrit par

Critique lue 29 fois

Du même critique

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

44 j'aime

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9