"Avec la collection Mondrian, tu as eu du génie"

Haaaa, c'que c'est bien le théâtre.

D'aucuns pourraient croire que cette première phrase est hors de propos mais, que nenni! Les deux acteurs qui portent ce film, à savoir Pierre Niney et Guillaume Galienne sont tous deux des membres de la Comédie Française. Oui, en majuscules, parfaitement. Ces deux acteurs sont très justes. Le hic, c'est que de bons acteurs ne font pas un bon film. Ce serait chouette, mais ce n'est pas le cas!

Ce film peut se décomposer en deux parties: la première et la deuxième (ho! surprise! Dans la première, on découvre les origines du créateur, les premières années de sa carrière, sa rencontre avec celui qui le soutiendra toute sa vie (Pierre Bergé, pour ceux qui n'auraient pas suivi). Jusque là tout va bien. Je peux même affirmer que j'ai pris plaisir à suivre toutes ces petites histoires. La réalisation n'est pas éclatante mais elle reste très correcte et au vu du talent des acteurs principaux, je me suis laissée emporter avec plaisir.

Mais, il y a un mais. Et même un gros! A partir de la collection Mondrian, tout part à vaut-l'eau. Sans spoiler quoi que ce soit, la deuxième partie du film est une suite quasi ininterrompue d'orgies qui atteignent leur apothéose dans.. les disputes. C'est bruyant, plutôt chaotique et on en vient immanquablement à détester le créateur.
Ahhh, attendez avant de vous jeter à ma gorge. Je vous entends hurler d'ici: "c'était sa vie, il fallait bien montrer ses excès!"

1 point pour vous.
SAUF QUE je ne reproche pas au film de nous montrer les excès de Saint Laurent mais plutôt de ne nous montrer QUE cela. Mine de rien, l'homme dont il est question a continué à dessiner, à créer, malgré la drogue. Ou peut-être même grâce à cela. Son nom est devenu une marque, mondialement connue et reconnue! Il n'est presque pas question du rôle de Pierre Bergé dans la deuxième partie, si ce n'est pour le montrer comme un amoureux cocu et frustré. On nous annonce un biopic sur Yves Saint Laurent, pas une version édulcorée du Loup de Wall Street.
2 points pour moi, na!

Cela dit, le réalisateur s'est un peu rattrapé, du moins à mes yeux, grâce à l'introduction qui, même si elle est relativement longue, nous dresse un panorama qui va au-delà du microcosme de la mode et grâce à la conclusion du film, tout en retenue.