Rien ne sert de courir, il faut partir à poil

Je poursuis ma découverte du gentil barbu scénariste et réalisateur Kevin Smith avec son huitième film, après un Clerks II décevant. Ceci dit, pour celui-là, c'est une redécouverte, il avait déjà été vu et apprécié il y a fort longtemps, à une époque où je ne connaissais pas encore le travail de Monsieur Smith. C'est l'occasion de le redécouvrir.

Le ventru Zack Brown et la charmante Miri Linky sont amis d'enfance et colocataires. Ils vivent de petits boulots mais ont du mal à joindre les deux bouts. Ils décident de tourner un film pornographique, ce qui est forcément notre première idée à tous en pareille situation. Mais malgré toute la bonne volonté de l'équipe qu'ils réunissent, un grain de sable va venir dérégler ce beau projet quand ils vont se rendre que des sentiments, les leurs, s'invitent à la petite sauterie.

Sous ses allures de petite comédie grasse, ce qu'elle est aussi parfois mais sans rien montrer d'explicite, Zack et Miri font un porno parle aussi d'amitié, d'amour, et, forcément, de cul. Le film se permet même d'inventer ou de renommer certaines pratiques, cherchez « Take it Barry » ou « Dutch Anchor » sur Urban dictionnary, mais à la maison, hein. Toutes les marottes de Kevin Smith sont dans le film, une sorte de comédie romantique un peu dépravée mais pas pour autant stupide.

Au casting, le doux nounours Seth Rogen incarne à merveille le trentenaire un peu paumé, une nouvelle fois, certes. Sa partenaire, Elizabeth Banks peine un peu plus à être convaincante, notamment à cause d'une différence d'âge flagrante et un peu dommageable. Un certain nombre de stars de comédies américaines gravitent dans le film, parmi lesquelles Justin Long, en acteur porno gay hilarant. Et même si le film ne fait pas partie de l'univers partagé par certains des films de Kevin Smith, quelques uns de ses acteurs fétiches s'incrustent à la fête, comme Jason « Jay » Meyes.

Sale mais avec un peu de tendresse, du Kevin Smith comme je les aime.