Zahori bat pavillons suisse et argentin, à l'image de sa réalisatrice, Mari Alessandrini, qui habite la Confédération helvétique depuis une dizaine d'années, après avoir grandi en Patagonie. Ce premier long-métrage est un hymne à la liberté : pour la fillette qui veut devenir "gaucha", pour le descendant Mapuche qui vit en harmonie avec la nature, pour son cheval blanc (Zahori) qui un jour s'échappe dans la steppe. A l'inverse, il y a ceux qui sont emprisonnés par leurs croyances : un couple d'italiens émigrés qui cherchent l'auto-suffisance ou ces missionnaires britanniques qui tentent d'évangéliser dans le désert. Zahori est lent (trop) et contemplatif et comme beaucoup de films tournés en Patagonie, a tendance à vouloir magnifier à tout prix la splendeur des paysages, sublimes, il est vrai, mais un peu envahissants eu égard au minimalisme narratif. De ci, de là, la réalisatrice introduit un soupçon d'onirisme et très brièvement une touche d'humour (Dalida chante à la radio). Pour qui fréquente le cinéma argentin depuis plusieurs décennies et le chérit particulièrement, notamment pour ses descriptions du sud du pays, de Carlos Sorin à Emiliano Torres, Zahori est à la fois une œuvre familière et un peu trop maniérée dans un esthétisme impérieux et une vision de western écopsychologique attendue.

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le 1 juin 2022

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