Zama nécessite d'être vu au moins deux fois. Parce que d'emblée le film semble aussi impénétrable que fastidieux. Mais à vrai dire, le quatrième long-métrage de l'argentine Lucrecia Martel, près de 10 ans après La femme sans tête, est aussi déroutant à la deuxième vision qu'à la première. Un colon espagnol chargé des affaires juridiques par le roi en Amérique du Sud s'ennuie copieusement en espérant un improbable transfert. Et le spectateur ressent lui aussi l'attente sans fin de cet homme, au milieu de cette petite communauté méprisante pour les autochtones. Si les images sont belles, il est malheureusement possible de trouver le temps aussi long que son personnage principal qui commence à s'interroger sur le sens de la vie en général et de la sienne en particulier. Peu à peu, d'ailleurs, le film de Lucrecia Martel dérive aux confins du rêve et de la réalité, lors d'une dernière partie aventureuse mais pas moins opaque, pour le plus grand bonheur de ceux qui aiment les films contemplatifs et existentialistes et le malheur des autres, fussent-ils les mieux intentionnés. Un seul conseil avant d'aller voir Zama : être en excellente forme physique et mentale sinon l'assoupissement peut devenir inévitable. Peut-être que le voir une troisième fois serait souhaitable mais là, c'est beaucoup demander.

Cinephile-doux
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Au fil(m) de 2018 et Mon Festival de La Rochelle (2018)

Créée

le 1 juil. 2018

Critique lue 806 fois

4 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 806 fois

4

D'autres avis sur Zama

Zama
αγάπη
8

La lettre inachevée

Zama est une oeuvre solitaire dans l'industrie ultra productive du biopic et du cinéma historique. Et que c'est beau ! Une réalisation quasi-intégralement composée de plans fixes, souvent décadrés ;...

le 22 juil. 2018

7 j'aime

Zama
Cinephile-doux
5

Une attente sans fin

Zama nécessite d'être vu au moins deux fois. Parce que d'emblée le film semble aussi impénétrable que fastidieux. Mais à vrai dire, le quatrième long-métrage de l'argentine Lucrecia Martel, près de...

le 1 juil. 2018

4 j'aime

Zama
Barbiraggio
8

Il était une fois une autre Amérique

Bonjour. Loin de Fizcaraldo ou de Colomb, nous voilà au niveau des pâquerettes de la colonisation espagnole en Amérique du Sud.Décidément, le cinéma argentin se montre de plus en plus digne de la...

le 16 déc. 2024

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13