C’est par ce célèbre incipit que le récit commence : « Doukipudonctan ». Un curieux mot qui en dit long sur cette folie filmique.
Et si on détournait un peu les codes cinématographiques ? C’est un OFNI (Objet Filmique Non Identifié) ! Lorsque le surréalisme et le burlesque se mélangent, tout porte à croire que le rendu sera d’une étrangeté perspicace. Eh bien… tel est le cas !
De Raymond Queneau à Louis Malle, le fossé n’est pas bien grand. Que ce soit dans le livre ou dans le film, ces deux bijoux artistiques désintègrent en un rien de temps, les codes dont nous sommes tant habitués. Oui, on est bien dans la Nouvelle Vague !
Cette adaptation cinématographique n’est pas une simple satire. C’est une œuvre qui mêle l’humour à la militance. Zazie, du haut de ses 10 ans, nous révèle en l’espace de 89 minutes l’incroyable idiotie de l’homme. Pure critique de la société, Zazie dans le métro nous expose une vision d’un monde crédule, où la parole inutile semble devenir omniprésente. En effet, à part causer, ils ne font rien, d’où la phrase culte et la remarque sans doute la plus pertinente du film :
Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire.
Zazie dans le métro est une véritable bombe à retardement. Il montre une liberté de création qui explose dans tous les compartiments de la réalisation : accélération de montage, ellipses narratives, pastiches et encore faux raccords…
Au final, on peut considérer le métro comme étant une métaphore de la vie adulte. Zazie, encore enfant, ne peut pas voir le métro car elle n’est pas encore entrée dans cette déroute de l’homme fait. La fin est d’ailleurs très bien achevée puisque l’enfant prend le métro s’en le comprendre puisqu’elle est endormie. On peut appréhender ce passage comme le fait que le chemin vers la vie adulte est un parcours qui se créé sans s’en rendre compte.
T'’as vu le métro ? Non. Alors qu’est-ce que t’as fait ? J’ai vieilli.