Miroir, miroir, dis moi qui tu es pour me dire qui je suis et donc nous
Et si dans un réflexe défensif ultime, au lieu de révéler votre origine extra terrestre ou votre amour pour Romain Duris (ces deux situations sont fictives, elles peuvent avoir des répercussions extrêmes, ne tentez pas de les reproduire à la maison pour la sureté de tous), vous tentiez de vous adaptez en devenant semblable à votre potentiel agresseur, si vous tentiez de vous fondre dans la masse ?
Ainsi on se demande qui est l'autre, pour savoir qui on est et questionner l'identité du spectateur (à travers les clins d'oeil de Woody à la caméra notamment), un thème souvent utilisé, souligneront certains, par Woody (notamment dans le très bon Another woman).
Dans ce faux documentaire à la BO merveilleuse, la reconstitution de cette Amérique des années 20's est un délice, une plongée dans une autre époque, où cet humour Allenien jouant sur les situations et les décalages fait merveille, nous retrouvons Woody pour une interprétation type de l'homme totalement perdue, décalée par rapport à son époque et son entourage, cherchant à imiter l'autre pour être aimé, être discret mais ne faisant attirer sur lui qu'une attention médiatique grotesque par cette extra-ordinaire faculté d'adaptation, faisant de lui un sujet médical, un monstre de foire plutôt qu'un homme dont les troubles évidents et caricaturés nous le rendent facilement attachant.
Intelligent et bien mené, léger et drôle, l'admirable Zelig a justement le tort de prendre une forme trop connue pour l'avancée de sa narration, dissociant l'originalité du scénario, le coup bien placé de la présentation en documentaire en face d'une évolution de l'intrigue plus qu'usée.
Tous les acteurs sont bons, l'atmosphère est aux petits oignons, simple dans sa conception mais efficace et agréable dans l'ensemble, Woody Allen alors en pleine forme puisqu'à défaut de faire le pitre, il faisait le Chaméléon.
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