Je vais définitivement me faire des ennemis vis-à-vis de ce cinéaste mais une fois encore, je suis particulièrement déçu de cette oeuvre de Woody Allen. Il s'agit pourtant et certainement du film le plus personnel du cinéaste.
Une nouvelle fois, Allen va parler de ce qu'il craint dans la vie et plus particulièrement de la société et d'être quelqu'un aux yeux de celle-ci. Il y a également une critique assez appuyée de cette société qui prend quelque chose, en fait un phénomène et la jette ensuite sans se soucier de ce qu'elle est devenue. Une critique du capitalisme moderne qui pense avant tout à se faire de l'argent avec tout et n'importe quoi. Pour cela, l'oeuvre s'avère être une grande réussite.
C'est aussi un film qui possède énormément d'humour noir, très propre à celui d'Allen.Il y a par exemple ce formidable moment où l'on voit le personnage Leonard Zelig membre du parti nazi et en chemise brune. Formidable dérision de la part ce petit bonhomme. Sans oublier qu'Allen est un Juif. De ce côté-là, pas de soucis non plus, en moins d'une heure trente, il y a de quoi rire.
Et pourtant, il y a énormément de choses qui me bloquent. Pour une fois, j'aurais tellement apprécié qu'il ne parle que de lui et de ses craintes plutôt que d'éparpiller son film avec des faux spécialistes, faux témoins, etc. Si le film est un faux-documentaire, ça perd pas mal de fluidité de la sorte. Certaines scènes sont vraiment longues, ennuyeuses, bavardes et ça se passe essentiellement avec les spécialistes. Et pourtant, je sais que c'est nécessaire vu que c'est un faux-documentaire mais j'émets vraiment pas mal de réserves sur la chose. Je trouve l'idée pas trop mal mais Allen s'est déjà dévoilé d'autres façons et très souvent, bien avant, et c'était déjà pas trop mal. Et puis l'idée du faux-documentaire n'est pas neuve.
J'ai vraiment coupé plusieurs fois le film, dire de faire quelques minutes de pause à cause d'un débit de parole trop long, des scènes trop ennuyeuses, etc. Bref, ce n'est jamais bon signe surtout quand le film dure à peine plus qu'une heure vingt. C'est un cinéaste qui me divise. Un homme en qui je trouve d'incroyables qualités cinématographiques dont le rire et un fond souvent très présent et intelligent. Mais la manière dont il raconte parfois les choses gâche parfois tout ce qu'il a pu construire.
Zelig résume parfaitement mon positionnement par rapport à Woody Allen.