Zero Dark Thirty par ysouillard
D'emblée le film ne laisse pas insensible, après une introduction rappelant les faits du 11 septembre par le biais de communication sonore sur fond noir, le film frappe fort en proposant plusieurs scènes ayant créés là aussi la polémique. Il s'agit de la torture dont auraient abusé les membres de la CIA. Difficilement soutenables, ces scènes nous touchent, car nous les savons empreints de réalité. Qui peut croire une seule seconde que les agents américains n'ont jamais eu recours à de telles atrocités ? Personne. Derrière le discours politiquement correct réfutant ces accusations (illustré dans le film par la réaction des personnages durant une déclaration du président Obama), nous savons très bien que Zero Dark Thirty nous montre ici la triste réalité. C'est peut-être plus le moment où sont placées ses scènes qui choquent. En effet dès le début du film on a la sensation que la torture est la réponse logique des attentats et que c'est la seule solution pour obtenir des résultats. Le sentiment de vengeance plane ainsi non loin. Kathryn Bigelow utilise d'ailleurs cela pour construire son personnage principal, Maya qui est d'abord choquée par de telles méthodes avant de les utiliser à son tour (toute proportion gardée). Toujours est-il que les images sont dures et les interrogatoires à l'aide de waterboarding (torture consistant à recouvrir la tête de la personne interrogée par un tissu et la recouvrir d'eau) prennent aux tripes.