J'avoue j'avais classé le film dans ma liste "Présumé daubesque" considérant le pitch de ce film comme une nouvelle opportunité américaine de clamer leur patriotisme à la face du monde, de faire flotter des drapeaux US au vent sur fond d'hymne militaire.
C'était sans compter sur Kathryn Bigelow.
C'est certainement son nom qui m'a fait changé d'avis tant The Hurt Locker avait été une baffe visuelle et narrative quelques années plus tôt. Et Madame a clairement un don avec des histoires centrées sur des personnalités. Exit les supposées envolées lyriques militaires façon Michael Bay ou Tony Scott, ici l'ennemi est finalement une cible à traquer par un pistage d'une décennie.
Le fait même de connaître l'histoire avant de voir le film ne m'a, pour une fois, pas gêné du tout. Même l'assaut final est emprunt d'une dose de suspense intense, d'un rythme soutenu et haletant.
Zero Dark Thirty marque des points partout où je ne l'attendais pas et sait éviter les tropes du genre avec une aisance déroutante.