Kara-Kara est un quartier marginalisé de Zinder, au Niger. Historiquement celui des lépreux, depuis, il y règne une culture de la contrebande et de la violence entre gangs.
La réalisatrice Aïcha Macky a réussi à filmer là où nulle autre personne n’avait pu le faire auparavant (notamment lors de leurs équipées sauvages le long de la frontière avec le Nigeria). Elle aussi originaire de Zinder, elle a su se faire une place à leurs côtés pour filmer leur quotidien rythmé par la contrebande d’essence et la survie, dans un pays où le taux de chômage concerne plus de la moitié de la population nigérienne (et dont la population compte plus de 30% d’analphabètes).
D’emblée, le cadre est posé, on sait où l’on se trouve et clairement, on n’a pas spécialement envie de s’y aventurer. Croix gammées, machos et bodybuildés à outrance (ils font les kékés en soulevant une moto à mains nues pour savoir qui est le plus fort), ça suinte la testostérone et la violence.
La réalisatrice dresse le portrait d’une certaine frange de la jeunesse nigérienne, ces marginaux qui tentent ce qu’ils peuvent pour survivre dans l’un des pays les plus pauvres de l’Afrique et où la jeunesse du pays se retrouve malgré-elle convoitée par les jihadistes qui gangrènent le Sahel. Voler pour survivre ou répondre aux sirènes du terrorisme pour tenter de s’en sortir, voilà le cruel dilemme auxquels ils doivent faire face.
● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●