Camel Clinic of Abu Dhabi
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Un nouveau film d'Éric Barbier, l'homme de l'excellente "promesse de l'aube" en 2017.
On change de registre puisqu'il ne s'agit plus de l'amitié (l'amour, plutôt) entre un enfant et sa mère. Quoique. Non, on va parler de l'amitié entre un enfant et un animal. Depuis l'origine du cinéma, on doit bien compter par centaines les films qui relatent l'amitié entre un enfant et un cheval, un enfant et un chien, un enfant et un orque, un enfant et un lion, … Sans oublier les dauphins, les guépards, les chats, les loups, les renards, …, possiblement, les perroquets et les alligators mais ça, je ne suis pas sûr …
Oui, mais il n'y avait pas encore eu de film, à ma connaissance, entre un enfant berbère et un bébé dromadaire dans le désert marocain.
Fallait quand même y penser. Bref, Zodi, un petit garçon (beau comme un cœur), d'une tribu nomade, qui va sagement à l'école du coin rencontre un bébé dromadaire blanc (beau comme un cœur) abandonné qu'il nomme Tehu. Son sang ne faisant qu'un tour, il décide de ramener l'animal au campement pour le nourrir et l'élever, au grand dam de sa famille. Une vétérinaire (de l'OMS), grande spécialiste en dromadaires (Alexandra Lamy), venant à passer par là, signale à Zodi que le dromadaire est d'une race de coureurs très rapides et qu'il peut prétendre gagner des courses et rapporter à la tribu beaucoup d'argent. Si j'élève un peu le débat, ce sera donc la quête du Graal de notre petit Zodi qui devra, en bon chevalier, vaincre mille et un périls.
Je dois avouer que la première demi-heure était quand même un peu poussive pour arriver à placer toutes les données. On voit très rapidement où le film veut en venir. La grande difficulté étant de placer suffisamment de clés (ou de ficelles) pour tenter de donner un peu de vraisemblance à tout ça. Entre le cours sur Google administré par l'instituteur devant des enfants béats, la carte Michelin (rouge) du désert (?) que Zodi pique et la mobylette de la tribu pour entrainer le dromadaire à la course, il fallait quand même poser un certain nombre de données pour asseoir convenablement l'aventure. Sinon, comment justifier que Zodi trouvera tout seul que la grande course des dromadaires va se dérouler à Abu Dhabi et qu'il faut se magner la rondelle s'il veut en être.
Une fois cette périlleuse étape franchie, une espèce de miracle s'opère car on finit par oublier les invraisemblances et les approximations pour suivre l'Aventure de Zodi et Tehu dans un inhospitalier désert où ils ont à lutter contre de vilains trafiquants de dromadaires, retrouver la vétérinaire et la convaincre de les aider, trouver un avion, etc etc …
En fait, en y réfléchissant, le film, c'est comme les couleuvres. Pendant la première demi-heure, Éric Barbier nous en fait avaler des bien grosses puis, une fois l'habitude prise, les suivantes passent sans difficultés … On peut même trouver un peu de suspense et même de l'émotion. L'émotion créée par la course des dromadaires bien sûr mais aussi celle de Zodi, petit enfant nomade du désert, découvrant la munificence de la capitale Abu Dhabi des E.A.U.
Non, là, j'adopte trop un point de vue d'adulte. Ça peut marcher si j'accepte de me mettre à la place d'un enfant spectateur qui ne s'embarrassera pas des détails sordides.
Alors, bien sûr, parfois l'image, subrepticement, nous montre un Zodi au p'tit déj, plonger un doigt (fureteur) dans le gros pot de Nutella … Et, voilà que je retombe dans ma position critique d'adulte incorrigible (en fait, c'est juste que je déteste le Nutella).
Bon, je vais arrêter mes élucubrations en disant que, finalement, j'ai bien aimé ce film qui se termine dans les you yous endiablés au retour de Zodi dans la tribu (mille excuses pour ce "spoil" lamentable). C'est quand même un film qui a réussi à me dérider et à me faire oublier l'atmosphère de morosité ambiante et actuelle. Ça vaut bien un point de plus sur la note !
Créée
le 9 juil. 2024
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