S'il y a bien un genre de films à part dans l'industrie cinématographique c'est bien le nanar. Mais si, vous savez, ces films fauchés, bancals et réalisés avec 2 bouts de ficelle pour un résultat tellement pathétique qu'il en induit de la sympathie chez le spectateur attendri par ce spectacle grandguignolesque, tout cabossé....et pourtant pétri d'amour.
Mais voilà, dès lors qu'une niche se forme et se développe en se constituant une solide base de fans il faut s'attendre à la voir piller et spolier de ses valeurs intrinsèques. Zombeavers est de ces projets qui cristallisent ce constat. Ce film a tout du nanar ridicule et bricolė à l'arrache mais il sonne faux car il surfe sur la vague créée par le requin géant de Sharknado et de facto il en émane des relents de vase nauséabonds.
Ce qui (me) dérange avec Zombeavers c'est qu absolument aucun effort n'a été fait pour soigner le film. Et ce à aucun niveau ! Bien que tout paraisse kitsch dans la plus pure tradition du genre, ici il se dégage une désagréable impression de je-m’en-foutisme, de facticité et d'opportunisme. Et l'opportunisme, c'est bel et bien là où je veux en venir.
Faire du kitsch pour faire du kitsch et tenter de faire le buzz en mettant exclusivement en avant un concept totalement idiot - des castors zombies pour celles et ceux qui n'auraient pas percuté sur le brillant jeu de mot du titre - c'est tout de même un poil léger. C'est même aussi light qu'un poil synthétique arraché a l'une des marionnettes de castors, aussi laides qu'avares en détails et en finition...
Et à partir de là je pense que tout est dit. Si les stars à poils du film - je parle des castors... - sont déjà bâclées, que peut-on espérer du reste ? Les acteurs surjouent comme il est bon ton de le faire dans une obscure série Z(ombie), tous les prétextes sont bons pour faire du topless sous couvert d'une intrigue (sic) centrée sur des étudiants, et la réalisation dans son ensemble ne brille que par sa paresse. Certes tous les codes du film d'horreur sont présents - du plan immergé hérité des Dents de Mer aux très dispensables jumpscares - mais c'est bien trop insuffisant pour tenir en haleine le spectateur, qu'il soit friand du genre ou non.
Finalement Zombeavers ne s'apprécie pleinement qu'entre potes, une bière à la main, en taillant le bout de gras et en lançant des paris sur l'identité du prochain protagonistes à se faire becter par la menace à fourrure. Si certains gags font mouche grâce à leur extrême stupidité, on peut toutefois déplorer le réel manque d'ambition qui transparait de l'ensemble. Probablement imaginé lors d'une soirée entre potes suite à un trait d'esprit astucieux - qui donnera son titre à l’œuvre, - Zombeavers ne convainc ni n'entraîne jamais le spectateur durablement dans ses délires.
Un concept ne fait donc pas tout. Sinon ça ferait longtemps que quelqu'un aurait mis en branle Zombiche - un remake macabre où la maman de Bambi se serait relevée pour bicher le chasseur avec passion - ou encore zombiture - où la gueule de bois nous transformerait stricto sensu en zombies squattant des zombistrots - voire encore Zombiberon - un film où il y a de quoi faire dans sa couche quand on entend brailler un zombėbė - quand ce ne serait pas zombite, un film bien monté où...enfin vous voyez quoi...