Dawn of the dead, "L'aube des morts vivants", porte bien son nom. Passé le premier opus, qui posait les principales bases, ce film-ci fait entrer les zombies dans un genre cinématographique. Pour le meilleur et pour le pire.
Le meilleur, c'est bien sûr le contenu sociologique du film. Le fait que l'action se passe dans un centre commercial est l'occasion de parodier la société de consommation : les zombies ressemblent étrangement aux mannequins dans les vitrines, ils montent les escaliers roulants inconsciemment, se collent aux vitrines, semblent irrésistiblement attirés vers le centre commercial. Le meilleur passage est sans doute le moment où les rescapés eux-mêmes tirent les bienfaits du centre commercial : image d'une société de consommation qui peut se perpétuer même dans un monde apocalyptique.
Une autre qualités du film, c'est bien sûr d'élargir le contexte du précédent, qui se passait presque exclusivement dans une petite maison. Ici on suit un groupe à travers un pays en état de guerre ; on voit de gentils miliciens faire des battues contre les zombies, ou encore des groupes de bikers fascisants profiter du chaos. Bel enrichissement de l'univers de Romero, qui devient une sorte de Comédie humaine.
Et puis il y a du moins bon. "Dawn of the dead" définit un genre, ce qui amènera des excès de tripaille. Et on trouve déjà dans cet opus les tics du genre qui font rapidement du "film de zombie" un divertissement pour ados attardés : goût régressif pour la décapitation ou l'éviscération ; montage cheap, où les faux raccords tournent à la figure de style ; perte par moment du message social au profit d'une action un peu stéréotypée. Le côté "faiseur" peut agacer.
J'avais plutôt aimé le remake récent, malgré l'hérésie qu'on y trouvait : des zombies capables de courir. ^^
Bref, "Dawn of the dead" laisse une impression mitigée. C'est une suite réussie et qui se donne les moyens de ses ambitions, mais qui amorce déjà la décadence du genre. Bref, on est dans le domaine du film-culte plutôt que du chef d'oeuvre.