"Zombie" débute de manière stupéfiante, renvoyant en deux scènes de chaos total filmé avec la nonchalance d'une mauvaise émission télévisée (c'est d'ailleurs là que le film commence, sur un plateau TV) : en 10 minutes, Romero dresse le tableau cruel et désespérant d'une humanité incohérente, défaite par ses faiblesses et ses haines internes. Lorsque le film atterrit (en hélico) dans le shopping mall qui constituera ensuite son unique décor, Romero attaque son vrai sujet - la société de consommation comme ultime zombiefication, à la fois âme et mort de l'âme : le problème est que l'on sait désormais où il veut en venir, et le film perd peu à peu son pouvoir de sidération. Avant de se ressaisir lors de son final barbare, jouissive explosion de violence absurde entre nos survivants et une bande de bikers caricaturaux. [Critique écrite en 2006]