Zombie Shark
2.4
Zombie Shark

Téléfilm de Misty Talley (2015)

Pourquoi tant d’acharnement sur ses pauvres requins… Il se passe quoi en fait, y’a un lobby qui imposerait de sortir trois ou quatre étrons par an impliquant des squales ? Le patron de chez Syfy a été traumatisé durant sa jeunesse et depuis il veut mettre des requins dans tous les films qu’il produit ? D’autant que c’est sacrément bouché comme genre et tout ou presque a déjà été fait : les requins des neiges, des sables, aux moult têtes, les requins robots, préhistoriques, fantômes, les croisements improbables,… Mais comme on n’est pas à l’abri d’une idée à la noix, sans doute pensée lors d’une soirée sniffage de rails de poudre magique, voici que débarque en l’an de grâce 2015 Zombie Shark. Ta ta tan !!! Bah vi parce que vous comprenez, les requins, on en a fait plein, faut trouver un truc original. Ah bah voilà, on mélange avec l’autre truc ultra original du moment dans les productions lowcosts, les zombies ! Et comme, à force de regarder ce genre de bouseries, mon cerveau est devenu hermétique à toute attaque collatérale engendrée par un produit cinématographique à haute radioactivité cérébrale, je me dévoue et je me jette à l’eau, la tête la première, afin de vous parler de ce film dont tout le monde se cague éperdument et qui n’intéresse sans doute qu’une seule personne : moi. Je lance la bobine, un magnifique « SyFy Presents » me détruit d’entrée de jeu trois neurones, et c’est parti pour le « spectacle »…


Zombie Shark commence sur une scène hautement improbable où un jeune homme, après avoir rigoureusement tripoté les fesses d’une serveuse, se fait virer du bar par cette dernière et ne trouve rien de mieux à faire pour se défendre que de prendre un… aileron de poulet grillé et de lui jeter dessus. Ah virilité, quand tu nous tiens… Et puis on pose l’histoire : un jeune homme invite sa chérie, la sœur de sa chérie et une copine à elles, parce que plus y’a de boobs, ben plus y’a de plans boobs hein, pour un séjour de rêve qui va virer au cauchemar sur une île paradisiaque. Wouuuuuuuuuh ! Originalité !!!! 15 minutes de film, et à peine un aileron de requin, mais qu’est-ce que c’est que cette merde ! Heureusement, on a de la bombasse à gros obus avec un décolleté jusqu’au nombril. On sait son espérance de vie limitée, on sait qu’elle est là pour faire plante verte, mais en attendant que le film montre un peu d’intérêt, c’est toujours ça de pris. 20 minutes, punaise toujours rien ! Ah si, un requin mort sur la côte, mais bon, je suis désolé, ça ne compte pas ça. C’est moi ou ce film pue sacrément l’arnaque ? Au passage, je te balance un petit cliché : « On n’a presque pas de réseau, ça capte très mal ici. ». 21ème minute, ah ben voilà, le requin mort sur la plage se réveille en requin zombie CGI dégueux et en profite pour gober (y’a pas d’autre terme), en environ 10 secondes, un humain aussi long que lui. Car comme tout le monde le sait, l’intérieur d’un requin est composé d’un unique estomac géant. Panique générale, il faut fuir de l’ile ! Ah ah ah, mais les clés du bateau sont où !?! Bah dans la poche de celui qui s’est fait becter voyons. Cliché puissance 1000 !
Brigitte : appel à l’aide de grognasse ! Attention, requin intelligent, il cogne le bateau afin de les bousculer et bim, le téléphone tombe à l’eau ! Mais requin très très intelligent, il mâchouille de toutes ses dents le moteur du bateau, et bim, vous ne pouvez pas fuir ! Je suis vraiment un requin diabolique ! Gniark Gniak Gniark !


Le pire dans tout ça, c’est que niveau mise en scène, ce n’est pas si mal, on sent que la réalisatrice lutte et fait ce qu’elle peut avec les moyens qu’on lui a donnés… Et ils semblent être bien minces… Et hop, une scène sortie de nulle part où des jeunes jamais vus avant sont en train de barbecueter lorsque soudain, la blonde du groupe décide d’aller à l’eau. Pourquoi pas, et bim, un requin mal incrusté la gobe. Pourquoi pas. Mais pourquoi faut-il qu’un gros glandu qui a vu la scène se dise « hey tiens, si j’allais dans l’eau l’air paniqué, c’est vrai quoi, c’est un requin qui ne doit manger que les blondes à forte poitrine, je ne crains rien moi. ». Oui, le jeune figurant des productions Syfy est con comme ses pieds et aime se faire manger par des requins très mal incrustés. On pourrait croire qu’avec les années, car ça fait un moment qu’ils sont dans ce genre de productions, les effets spéciaux de chez SyFy s’amélioreraient. Mais en fait non. On a l’impression qu’ils s’en caguent complet, parce que de toute façon, le spectateur sait à quoi il s’attend…
Et puis soudain, THE phrase qui va tout changer : « Si cette chose est morte, elle n’a plus besoin de respirer. Elle pourrait être aussi dangereuse sur terre que dans l’eau ». On s’attend à ce que les victimes des requins reviennent en zombies, enfin, celles qui n’ont pas été déchiquetées en 1000 morceaux… Puis un second rôle scientifique annonce que ça peut peut-être se propager aux humains. Ah là là, quel suspense ! Quand soudain, TA TA TAN, un personnage du film même s’interroge sur pourquoi les figurants sont aussi glands : « Mais pourquoi les gens continuent d’aller près de l’eau ? ». La question se pose effectivement…
46ème minute. Ah ben voilà, la pouffe aux gros nibards est décédée, mangée par un demi-requin qui venait de se prendre une grenade numérique lowcost.
52ème minute. Séquence émotion inutile où papa et maman font « Ouin-ouin, on n’aurait pas dû rejeter notre fille aînée comme ça ouin-ouin… ».
53ème minute. Deuxième séquence émotion où le gros black rigolo pleure la mort de la bimbo grosses miches car « j’ai perdu une amie ». Petit rappel, il la connait que depuis quelques heures. Dis-le que tu es triste de ne pas avoir pu mettre ta tête entre ses seins oui ! Puis, après avoir explosé la tête d’un humain devenu zombie, petite blagounette qu’on n’avait pas vu venir : « Quoi ? Vous n’avez jamais vu de film de zombie ? ». Non, cette blague n’est pas usée jusqu’à la moelle.


S’en suit un requin défiant toute logique cinématographique et qui surgit en premier plan pour manger un mec en second plan. Oui, il fallait faire travailler le stagiaire, et on lui avait donné cette scène. C’est son heure de gloire, mesdames et messieurs, Applause. On atteint les 1h de film, à partir de maintenant, on peut s’attendre à tout.
Arrive un des moments les plus magiques de cette chose où le gros black rigolo appelle tous ses potes pour entamer un génocide de requins zombies. Yeah, ça va chier des bulles ! Les voilà qui arrivent armés jusqu’aux dents avec… des… pioches ( ?),… des bêches (!?),… des pelles… WTF !?! Ils ont dévalisé le Bricorama du coin avant de venir ou quoi ? Ils ne se disent pas que contre des requins, des armes à distance c’est peut-être mieux ? Non ? Ah ben ouais, carrément, ils se jettent tous dans l’eau en gueulant comme des débiles. Ce film est décidément très très con. Je vous laisse imaginer la suite.
On revient à notre requin quelques minutes plus tard qui comme plus tôt (pas le chien de Mickey), défonce un poteau qui tient le pont où sont ses proies afin de faire tomber leurs armes à l’eau. Ces requins sont décidément très intelligents. Ou alors ces humains sont trop cons. Peut-être les deux… Par contre, il faut m’expliquer comment un requin de 3mètres peut être entièrement dans l’eau là où un humain juste à coté a de l’eau jusqu’aux… chevilles. Ah oui, c’est vrai, ils ont dit plus tôt qu’ils pouvaient aller dans le sable aussi. Magnifique subterfuge pour ne pas s’emmerder avec la logique ! Mais attention, le laboratoire va péter ! Des dizaines d’années à créer un vaccin pour la régénération des cellules, et lorsqu’il faut évacuer car le complexe est attaqué par des requins, on fuit en oubliant le vaccin. On a bien confirmation que c’est l’humain qui est con comme une burne.
Dernière séquence émotion, avant que tout le bâtiment en images de synthèse mal faites ne rende l’âme dans une explosion mal faite, suivi d’un plan mal fait où il brûle, et dernière idée WTF sur notre fameux requin qui, soit dit en passant, s’appelle Bruce : il finit donc par avaler la demoiselle qui s’enfuyait avec le vaccin. Et je vous le donne en mille, la demoiselle est encore vivante là-dedans ! Car oui, un peu à la manière des serpents, les requins gobent leurs proies sans les mâchouiller avec leurs moult dents… L’estomac géant tout ça tout ça sans doute…


On ne peut qu’être pris de fous rires nerveux devant tant de sérieux mis en œuvre pour mettre en boite une bobine avec un sujet pareil. Zombie Shark n’est certainement pas un nanar de compétition, mais ses quelques scènes bien WTF lui permettent d’être regardable du début à la fin.


Critique avec images et trailer : ICI

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le 7 juin 2016

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