Trois ans avant l'excellent Alyce, Jay Lee bouclait avec trois bouts de ficelles ce Zombie Strippers dont le pitch en lui-même constitue une vaste blague. Ne tournons pas autour du pot, le film est vraiment mauvais. Cependant il permet de mieux comprendre la tournure déconcertante que prenait Alyce dans ses dernières minutes. Il confirme en effet que Jay Lee, ersatz harcodre de Robert Rodriguez, est un réalisateur pétri de bonnes idées, mais aussi submergé d'instincts puérils.
Le scénario, (très (très)) vaguement basé sur le Rhinocéros de Ionesco, ne transcende que très rarement la nullité du postulat de départ. Tout au fond n'est que prétexte à l'overdose de nichons et d'hémoglobine, comme on pouvait le pressentir. L'humour poussif consterne (sauf peut-être la scène de Paco), les scènes d'action mal fagotées ennuient, et il n'y a finalement que la petite bande de strip-teaseuses pour nous sortir de la torpeur. C'est peut-être d'elles que vient d'ailleurs la meilleure surprise du film. Jenna Jameson et ses copines rehaussent même le niveau global de l'interprétation, par ailleurs plutôt médiocre (pauvre Robert Englund...). Elles semblent être les seules à avoir intégré le délire du réalisateur et leur implication donne par moments la chair de poule. A ce titre, le premier numéro de Jenna Jameson en zombie, aussi érotique que dérangeant, rentre facilement parmi les strip-teases les plus réussis au cinéma.
Pour le reste, seule l'excellente qualité des maquillages, dont certains gore à souhait, mérite une place sur le canot de sauvetage. L'esprit Troma qui plane sur Zombie Strippers et l'enthousiasme de fanboy déployé par Jay Lee incitent évidemment à la sympathie, mais n'excusent pas les approximations techniques, la laideur visuelle de toutes les scènes hors strip-club, la profonde débilité et les quelques fautes de goût infantiles (le combat entre Kat et Jeannie à coups de projectiles vaginaux...). Sûr que la note aurait gagné facilement deux points si l'éditeur avait pensé à inclure un pack de 6 avec le Blu-Ray.