Sous un titre de série Z (le titre d'origine est bien meilleur) se cache une oeuvre du cinéma indépendant tout à fait surprenante. L'image est moche et prouve le manque de moyens (fait avec un peu plus de 10000 dollars), la musique est souvent hors de propos, les acteurs ne sont pas toujours très bons, les scènes d'action ne sont pas maîtrisées... mais quel scénario ! Car là c'est du tout bon : les gens qui meurent restent "en vie" et continuent à partager le quotidien des vivants. Avec ces zombies qui restent très humains - qui travaillent et qui participent même à des thérapies de groupes -, le réalisateur arrive à renouveler un genre très codifié, et à faire de son film une parabole troublante sur le racisme, l'exclusion sociale et les extrémismes. On rejoint le film "Les revenants" de Robin Campillo... qui lui s'est complètement planté dans le traitement de son sujet. Mais attention, si pendant les deux tiers du film l'aspect gore est relativement maîtrisé (avec toutefois son lot de scènes surprenantes et éprouvantes), la dernière partie est sans limite. Les décapitations, scènes d'anthropophagies ou balles dans les têtes, précèdent un final dantesque qui ramène Peckimpah au rang de gentil rigolo. Et c'est là le principal reproche : le film est tellement fort qu'il n'était vraiment pas nécessaire d'aller aussi loin visuellement (ce qui du coup limite sa diffusion aux amateurs de gore). Mais une chose est certaine : s'il n'est pas la bombe qui semblait s'annoncer pendant le visionnage, il restera pour moi une référence dans le genre.