Quinze ans après leur retrait des défilés (cf. Zoolander 1), deux ex top-modèles masculins tentent de regagner la faveur des foules. Derek Zoolander (Ben Stiller) lutte pour recouvrer la garde son fils, alors que son rival/ami Hansel (Owen Wilson) fuit une paternité multiple, fruit d’une sexualité débridée. Les deux benêts sont priés d’aider la splendide Valentina Valencia (Penelope Cruz), improbable agente de l’Interpol de la Mode. Handicapée par sa trop forte poitrine, celle-ci avoue n’avoir jamais dépassé le statut de mannequin maillot. Le ton est donné, Stiller nous livre une comédie bouffonne et grand public. Nos deux hipsters se découvrent obsolètes, oubliés et ridiculisés par un top androgyne. La fragilité larmoyante de d’Owen Wilson s’avère plus convaincante que le regard blue steel de Stiller.
Ce dernier cosigne le scénario et réalise son 6e film en 22 ans, qui succède à deux réussites : le sympathique Tonnerre sous les tropiques (2008) et le décalé La Vie rêvée de Walter Mitty (2013). Plus prolifique, l’acteur est manifestement moins regardant.
Reconnaissons le talent des scénaristes, qui parviennent constamment à nous surprendre. Les situations et les personnages insolites se succèdent à l’écran, sur fond de Ville éternelle. La ravissante Penelope est scandaleusement sous exploitée, Will Farrell grimace à merveille, un Sting vieilli et barbu nous plonge dans un complot à l’ésotérisme loufoque. Le tout s’achève sur un ultime rebondissement. Il est tard et temps de se coucher. Demain, tout ceci sera oublié, les modes passent si vite.
Avril 2018