Au Tramuntana, une salle de cinéma de fortune, monté dans une arrière-pièce de l’hôtel Mélia, qui offre tout de même des bonnes conditions de projection, malgré un écran pas très grand, je vais voir la comédie Zoom du réalisateur brésilien Pedro Morelli, un savant mélange d’histoires : celles d’un réalisateur de cinéma confronté à la disparition de son atout secret, d’une bédéiste voulant à tout prix se fondre dans son propre imaginaire et un mannequin qui prend la clé des champs en vue de réorienter sa carrière. Alors que les transformations qu’ils entreprennent tournent terriblement mal, tous découvrent l’étroit contrôle qu’ils exercent sur le destin de chacun d’entre eux. Le film mélange également les techniques et les mises en scènes, et oscillent entre l’animation, le film indépendant typiquement sundancien, et le cinéma auteurisant hollywoodien, utilisant alors la forme du film comme postulat pour questionner les enjeux de l’apparence et du capitalisme au sein de la création. La direction artistique se tient de bout en bout, et les séquences animés sont très belles, colorés et évanescentes, renforçant ainsi l’idée que la vie de ce personnage ne tient qu’au bout du crayon de cette bédéiste. Le film plutôt bien monté, garde une part de mystère et ne révèle pas dés le début tous les liens qui les relient. Cohérent de bout en bout, le film n’est également pas dénué d’humour, et n’hésite pas à se moquer de ses personnages et des stéréotypes qu’ils représentent. Le film n’a qu’une toute petite exploitation en festival, mais la présence de Gaël Garcia Bernal dans le casting lui assurera sûrement (j’espère en tout cas) une sortie française.
Tiré du journal du festival de Sitges 2015 : lire l'article entier sur mon blog...