La créativité est-elle soluble dans le gigantisme ? Combien d’exemples autour de nous de mammouths désespérant d’immobilisme ? Or, une nouvelle fois, Disney parvient à nous prouver le contraire : La paire Byron Howard, Rich Moore réalise avec Zootopie le meilleur dessin animé de l’année 2016 ! Le pitch est d’une simplicité biblique : « La vache et l'ourse paîtront, ensemble se coucheront leurs petits. Le lion comme le bœuf mangera de la paille. » Une somptueuse ville accueille les animaux mammifères, grands, petits et minuscules, des animaux réconciliés et anthropomorphisés. Le design caracter rappelle celui des créatures de Blacksad, en plus souriant. Un voyage en train est le prétexte d’une fascinante visite de Zootopie, métropole découpée en quatre mondes mitoyens : la ville tempérée et les zones tropicales, désertiques et arctiques. La cité pourrait être aussi admirable que les sublimes constructions de Vice Versa, mais l’ajout d’une foule d’habitants, chamarrée et bigarrée, change la donne. Jamais la 3D n’avait permis une telle diversité de caractères. Seul, l’investissement dans une galette Blue-ray permettra de rendre justice à une telle profusion de détails.
Le scénario de Jared Brush s’articule autour de Judy Hopps, une jeune fille, qui quitte sa famille pour se lancer dans la vie adulte avec l’ambition folle d’être la première lapine officier de police. Mais, une fois n’est pas coutume, elle n’affrontera pas le mal incarné dans une sorcière ou un vieux trafiquant, mais la simple bêtise « humaine » exprimée dans des stéréotypes génétiques : le prédateur et le voleur. Les renards escroquent et les prédateurs mordent ! Le scénario de Jared Brush sacrifie au politiquement correct, mais avec talent et humour.
Mes filles ont instantanément identifié (et adoré) Shakira dans Gazelle ! J’ai préféré, pour ma part, la société mafieuse et les extraordinaires paresseux qu’un casting taquin a pourvu d’emplois de fonctionnaires. Zootopie plaira à tous. Précipitez-vous !