Vanillaware aura pris son temps pour enfin sortir un nouveau jeu, sur une nouvelle génération de consoles, à tel point qu'il arrive lorsque les consoles de nouvelle génération pointent le bout de leur nez. Et si l'on retrouve immédiatement le style artistique et la patte graphique (décors en 2D faits à la main) du studio, on comprend vite que le genre et la structure du jeu s'éloignent quant à eux des anciens projets.
La structure, parlons-en de suite, se découpe en trois parties jouables indépendamment même si certains éléments guident tout de même la progression du joueur de manière occasionnelle.
La première est le mode aventure, celui où l'on dirige un personnages dans des décors 2D en faisant avancer l'histoire. Tout est purement narratif et le joueur n'a que peu d’interactions, peu de choix réels. Le récit est bavard, parfois obscur, mais toujours passionnant à suivre. Blindé de références à la SF tant japonaise qu'occidentale, littéraires comme cinématographiques, tout est fait pour intriguer autant que brouiller les pistes. On peut passer d'un personnage à l'autre à (quasi) tout moment.
La deuxième est le mode bataille où l'on combat à l'aide des sentinelles dans un jeu de guerre stratégique. On adapte ses techniques et ses mechas aux ennemis qui nous assaillent dans un simulacre de tower defense étonnamment lisible malgré le bazar incommensurable qui peut s'afficher à l'écran. Plutôt facile en mode normal, cela se révèle plaisant à jouer et le fait de faire gagner ses robots en puissance est assez jouissif.
En fin le mode archives permet de débloquer les codex du jeu grâce à des points gagnés en bataille pour mieux appréhender l’histoire et s'y retrouver dans les multiples personnages voir versions d'un même personnage. Et aussi de revoir des scènes de l'histoire chronologiquement.
Avec de formidables doublages, une histoire confuse mais entraînante, 13 Sentinels parvient à maintenir l'intérêt du joueur malgré la possible déception de ne pas retrouver un jeu d'action dans cet univers. Et si les batailles restent trop basiques pour relever du génie et se prendre pour un stratège en puissance, elles ne sont jamais barbantes ni pénibles à mener.
Globalement c'est ce que l'on retient de ce titre, il n'est pas forcément génial au sens premier du terme mais pousse le joueur à avancer, que ce soit par ses mécaniques en combat ou par son histoire intrigante et racontée de manière fragmentée.
Un bon moment de science fiction !