G-String
G-String

Jeu de Eyaura et LunchHouse Software (2020PC)

Quand le Source Engine se met au Cyberpunk

FPS cyberpunk crée sur le moteur d'Half Life 2 (le Source Engine), G String (anti blagues sur les sous vêtements ou sur le sexe ! Déjà faites plein de fois :P ) est un projet ambitieux développé par une seule femme, Eyaura, réparti sur 12 ans de travail. C'était initialement un mod pour HL2 sorti en 2011 via une beta. Mais le projet a beaucoup évolué pour sortir en version finale et payante sur Steam, tout en étant assez éloignée de sa beta 2011. Une vision réussie du Cyberpunk ?


Se déroulant dans un futur lointain où la vie est devenue difficile suite à des catastrophes météorologiques et une économie déchue, G String va nous faire incarner Myo Hyori. Jeune coréenne de 18 ans aux pouvoirs mystérieux qui sert de sujet de test pour le laboratoire Bortz, au sein d'une immense métropole asiatique. Elle tentera de s'échapper pour découvrir ses origines et trouver un échappatoire à cet enfer futuriste.


Si l'ambiance et la mise en scène sont vraiment très soignées, le scenario va être assez inégal dans les événements, n'étant pas toujours clair sur les objectifs de Myo ou même des personnages rencontrés. Le rythme en souffrira par moment vu que l'on traversera moult décors sans réellement savoir pourquoi on le fait.
Cela dit, l'univers et la version cyberpunk d'Eyaura sont très intéressant, surtout quand on prend en compte qu'elle y a passé 12 ans de développement.


Côté gameplay, si vous avez dosé Half Life 2 et ses épisodes, vous ne serez pas dépaysé vu que G String reprend littéralement les mêmes mécaniques que l'aventure de Gordon Freeman dans Cité 17 sur le Source Engine. Les combats sont cools, le feeling est bon, et les armes, reskinnées à la sauce cyberpunk, ont exactement les mêmes attributs que leurs contreparties sur Half Life 2. Seule la pyrokinésie, permettant de lancer des boules de feu, est une nouveauté qui servira de temps à autres pour quelques énigmes.


A noter que le bestiaire est plutôt limité et se résumera à des soldats de diverses classes, des sexbots, quelques drones ou robots, tourelles et des limaces géantes complètement immondes.


Si le gameplay marche très bien, c'est le level design crée par Eyaura qui est vraiment incompréhensible par moment, témoignant d'un développement difficile, qui n'a clairement pas été bêta testé.


En effet, il y'aura pas mal de phases de plates formes où il faudra progresser d'obstacle en obstacle pour éviter une pluie acide, ou sauter pour éviter des mares de déchets radioactifs. De plus, le cheminement pour traverser certaines sections est parfois incompréhensible afin de continuer les chapitres. Cela manque réellement de lisibilité et on sent clairement que c'est un level design amateur qui n'a pas été beta testé en profondeur.


Après, rien de méchamment frustrant ou qui empêche de jouer heureusement. Le fun de progresser à travers cette cité dystopique dans G String est présent.


Pour les graphismes, vu que G String tourne avec le Source Engine de 2004, il ne faudra pas s'attendre à une révolution technique. Mais le moteur reste propre, avec des animations détaillées et un bon feeling dans les déplacements.


C'est surtout sur la direction artistique qu'Eyaura s'est surpassée pour donner vie à son Cyberpunk, entre des couleurs adaptées, des décors assez grands (quoique parfois bordéliques et/ou vides) avec des paysages stylés, ou encore des vaisseaux et robots badass.


G String se permet même d'avoir des cinématiques en 3eme personne et d'accomplir des choses rarement vues sur les jeux officiels utilisant le Source Engine. Si l'utilisation de ce dernier ne pousse pas autant le moteur de Valve dans ses derniers retranchements comme Black Mesa, Eyaura a réussi à convertir le Source Engine en une vision cyberpunk très inspirée. Donc pour le coup, grand respect à la créatrice, surtout vu le temps passé au développement.


Niveau bande son, c'est très positif. Les musiques sont clairement dans l'esprit du cyberpunk, avec des notes d'ambiance adaptées et synthwave, les bruitages au niveau des armes ou sons environnementaux sont nickels. Les doublages des différents persos sont inégaux et on sent le côté amateur, mais rien de grave.


Pour la durée de vie, comptez environ une bonne douzaine d'heures pour terminer G String et ses 15 chapitres. En globalité, j'ai trouvé le jeu parfois trop long dans son contenu car certaines zones s'étirent vraiment en longueur pour rien. Cela démontre encore qu'Eyaura a voulu trop en mettre par ambition, quitte à en oublier un rythme adapté et qui pourrait rebuter certains joueurs. Un point qui rejoint donc le level design et scenario inégaux.


Conclusion, G String est vraiment un projet qui revient de loin et qui, malgré ses défauts (qui ne sont pas non plus majeurs au point d'enlever tout fun à l'aventure de Myo), est vraiment intéressant pour quiconque aime le Cyberpunk et voudrait une nouvelle vision dans cet univers futuriste et dystopique déjà bien rempli de concurrents.


G String a beau se perdre par moment dans les ambitions démesurées de sa créatrice, il n'en reste pas moins un projet admirable développé en 12 ans. De plus, tournant sur un moteur graphique de 2004 qui prouve qu'une fois bien maitrisé, il peut arriver à produire des expériences différentes pour lesquelles il a été pensé initialement : Half Life 2 donc.


Malgré les quelques remarques que j'ai pu y faire, je me suis vraiment amusé sur G String et j'admire le boulot abattu par Eyaura qui a su insuffler une âme à son projet, pour le meilleur comme pour le pire. Heureusement, elle est à l'écoute des joueurs et elle comptera sortir des mises à jour conséquentes pour améliorer G String, voire potentiellement ajouter de nouvelles choses et rééquilibrer le scénario et level design.


Si vous aimez le Cyberpunk et Half-Life 2 dans ses mécaniques de gameplay, alors G String est une belle expérience à découvrir.


Nono

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le 11 févr. 2021

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