Développé par un certain Josef Farès, ce Monsieur nous avait gratifié à l’époque d’un excellent Brothers a Tale of Two Sons en partenariat avec Starbreeze (un de mes développeurs préférés de tous les temps également), avec son gameplay original : incarner deux frères via respectivement un stick de la manette pour chacun d’entre eux.
1972, prison américaine fictive, A Way Out nous fait suivre les pérégrinations de deux prisonniers : Leo et Vincent, que chaque joueur incarnera respectivement au cours de la coop intégrale (locale ou online). Ces deux taulards se rencontreront par hasard et devront coopérer ensemble pour s’échapper de prison et ainsi, atteindre un but commun.
Pour le gameplay, on touche clairement à l’une des réussites du titre. C’est en globalité, un jeu narratif qui s’inspire pas mal d’Uncharted ou encore d’un Telltale ou Quantic Dream pour créer ses situations, mais c’est maitrisé.
De ce fait, nous sommes en écran splitté pendant 90% du temps, afin que chaque joueur voit ce que son pote fait. Le but sera de s’adapter à différentes situations qui arriveront à se renouveler sans arrêt. Par exemple, pour récupérer un objet crucial, Leo devra faire diversion pendant que Vincent se faufile jusqu’au dit objet.
En globalité, aucun ennui n’est présent car l’originalité de cette coop et avec son split screen quasi permanent, fonctionne du tonnerre. Malgré évidemment pas mal de scènes scriptées et que le gameplay sera parfois contemplatif plutôt que l’on joue soi même. On trouvera parfois quelques moments calmes avec des mini jeux secondaires à pratiquer, pour développer une rivalité amicale entre les deux personnages.
Mais en globalité, le gameplay fonctionne très bien et sait tirer son épingle du jeu pour une expérience coop très réussie.
Surtout que les jeux comme ça manquent de plus en plus sur cette génération malheureusement, préférant le tout online et aucun local ou splitscreen.
Le scénario en lui-même reste relativement classique, mais comme l’écriture de Léo et Vincent est réussie malgré quelques clichés prévisibles, on a toujours envie d’avancer pour savoir ce qui va se passer pour nos héros. La narration est également soignée.
Graphiquement, le jeu est vraiment propre, avec des décors variés et bien modélisés. Sans compter les animations fluides. Quelques bugs subsisteront ça et là. Mais en globalité, pour un budget moindre, le jeu s’en tire bien et a de beaux décors, belles textures et surtout des effets de lumière convaincants.
Niveau bande son, du très bon aussi. Les musiques, discrètes mais soutiennent bien l’action. Le doublage est excellent, vu qu’il est assuré par les développeurs themselves, de même que l’implication dans leur personnage. Josef Farès incarne son propre perso : Léo, et son nez très caractéristique :P
Question durée de vie et contenu : vous avez 5 chapitres divisés en sous sections. Il vous faudra bien 7 – 8h pour finir le jeu. Ce n’est pas très long, mais pour ce jeu, c’est amplement suffisant vu qu’il n y a quasi aucun temps mort.
De plus, les situations s’enchainent suffisamment bien pour nous laisser agrippé à notre pad. Et enfin, nous aurons parfois le choix de 2 séquences, selon tel ou tel perso, pour faire telle action. Relançant du coup une certaine rejouabilité afin de voir l'autre action plus tard.
Et vaut mieux une expérience courte mais intense, plutôt que le contraire. Uncharted 4, je pense à toi concernant le contraire.
Cerise sur le gâteau et élément largement mis en avant par EA : Un seul exemplaire du jeu vous sera nécessaire pour vous et un ami. En effet, votre ami pourra télécharger gratuitement le jeu complet qui est disponible sur le PSN ou le Xbox Live. Et il pourra rejoindre votre partie seulement sur invitation de la part de l’hôte du jeu. Et c’est bien le jeu intégral, pas un simple chapitre.
Surprenant du coup de voir un tel effort de la part d’EA , qui enchaine conneries sur conneries d'habitude (les micro transactions, etc). Et ca vaut clairement le coup d’être souligné. EA, vous avez mon respect sur ce coup là et pour A Way Out.
Bref, le nouveau jeu de Josef Farès est une réussite pour moi. Il y a des personnages intéressants et attachants, un gameplay narratif mais varié qui sait renouveler ses situations, la coop est parfaitement maitrisée et la réalisation globale est de qualité, malgré quelques bugs mineurs.
Il subsiste quelques défauts encore, et une narration qui s’inspire un peu trop d’un Uncharted ou jeux narratifs existant depuis des années.
Mais la suite spirituelle de Brothers a Tale of Two Sons est vraiment pétrie de bonnes intentions. Et ca fait plaisir de voir encore des développeurs qui savent proposer des expériences originales et se distinguant des AAA qui se ressemblent tous en ce moment.
C’est clairement pour moi un de mes jeux préférés de 2018 !