Un an après, Blackguards fait son retour avec ses personnages tirés de l’œil Noir, son interface austère et son exigence tactique dans les combats, au tour par tour évidemment. Qu’a apporté Daedalic de nouveau aux joueurs?
Plutôt bon malgré de nombreuses imperfections, Blackguards n’était pas resté dans nos mémoires début 2014 lors de notre test de la version finale. Du RPG, de la tactique, un univers fouillé et complexe, une grosse durée de vie mais beaucoup de bugs, trop de répétitivité ont empêché le jeu de se faire une jolie place dans l’univers oublié des jeux au tour par tour. Après un DLC et quelques mois, Daedalic officialise l’arrivée de Blackguards 2 qui nous est présenté en octobre dernier lors d’une session privée. Voyons donc si nos bonnes impressions se confirment.
Pas bonnes impressions, entendons-nous bien. Il n’y a pas un fossé entre les deux volets qui ferait passer ce second BG pour un hit incontournable mais quelques améliorations ne pouvant être – sur le papier – que bénéfiques. L’univers reste le même, le background introduit un nouveau personnage principal, imposé et incarné par Cassia. Nous sommes trois ans après les faits du premier épisode, Cassia, emprisonnée dans un cachot insalubre est devenue défigurée à cause de venins d’araignées, elle bascule dans la folie mais parvient à s’échapper pour se venger de l’Empire, en recrutant pour cela des mercenaires et en conquérant tout le pays. Si l’objectif de base s’avère plutôt simple, l’ambiance tout autour risque de perdre le joueur peu familier de l’univers du Dark Eye. Les développeurs ont davantage fouillé le background, rajoutant beaucoup de dialogues, parfois même interminables.
La garde plie mais ne rompt pas
Pour sa quête, Cassia s’accompagne de personnages déjà croisés dans le premier Blackguards. En trois ans, ils n’ont pas changé, leurs qualités comme leurs défauts, il en est de même pour l’équilibrage des forces durant les combats. Il reste complètement raté, les adeptes du corps à corps peuvent s’en mordre les doigts, les attaques directes, à l’arme blanche ou même à l’arc, ne font pas ou peu d’effet sur les ennemis. Là encore, il faudra compter sur les mages, redoutablement efficaces, même s’ils bénéficient de beaucoup de sorts. Pour l’aspect tactique, rien n’a changé. Le jeu reste très exigeant, voire trop exigeant, le placement de la caméra est catastrophique, cachant parfois certaines zones du décor, zones qui peuvent cacher des archers tout heureux d’être intouchables à cause d’une mauvaise vue. Il est toujours possible – et même conseillé – d’utiliser pièges et éléments du décor pour compliquer la tâche de votre ennemi ou l’attirer dans une embuscade redoutable. Blackguards 2 propose également de la défense de territoire, sur une carte assez grande, sur laquelle on place ses pièges avant de démarrer. Le soufflé retombe toutefois très vite, il ne s’agit ni plus ni moins de combats comme les autres. De plus, l’impossibilité de sauvegarder dans ces moments-là enrage assez souvent. En cas de mort totale, il faut le recommencer, et donc se farcir les sempiternels déplacements ennemis, lents et souvent sans intérêt.
Malgré les défauts, les combats gardent leur aspect tactique assez poussé et difficile pour les néophytes. Les autres trouveront ça malheureusement un peu plus facile. Sur l’aspect RPG, le système d’évolution des personnages a été simplifié en surface, ce qui aide à la compréhension globale des compétences. Pour parfaire son désir de vengeance, Cassia souhaitera sur sa route placer toutes les villes sous son joug. Cela passe par un premier combat, qui permet ensuite de gagner quelques mercenaires, des ressources, etc. Un véritable plan de campagne à établir. Les combats pourront vous amener à interroger des ennemis capturés, avec là plusieurs choix de réponse pour obtenir les informations désirées. Un coup de pression sur un homme trouillard aura plus d’effet que sur un casse-cou qui n’a pas froid aux yeux. Vous pourrez alors opter pour la séduction. Ne prenez pas tous ces dialogues à la légère, plusieurs auront une incidence directe sur votre partie. Dernier aspect, n’aidant pas forcément à l’immersion, il concerne le retard technique et graphique du jeu dans sa globalité. Là non plus rien n’a bougé depuis l’an passé, cela commence à se ressentir fortement. Animations vieillottes, bugs en pagaille, localisation hasardeuse, difficile d’être convaincu.
Blackguards 2 n’assure finalement pas la relève du premier, pas suffisamment en tout cas. Quelques ajouts bien pensés, un retard technique qui devient flagrant, un placement de caméra raté et une simplification des combats et de la gestion des personnages malvenue. Heureusement la tactique reste de qualité et au cœur du jeu, le tout servi par un background très fouillé.