Pour un simple petit jeu pour téléphone portable, Murder in the Alps est extrêmement réussi !
Les graphismes poussés, leur minutie, prête vie aux personnages et aux décors et favorisent une belle immersion dans plusieurs aventures policières dignes d'Agatha Christie, pour ce qui est du cadre historique.
On y incarne Anna Myers, journaliste de Zurich, que ses voyages personnels et professionnels entraîne toujours dans les plus intrigantes des enquêtes.
Ne se bornant pas à un de ces jeux où il s'agit de chercher des objets, Murder in the Alps diversifie les tâches, alternant des mini-jeux du type puzzle - justifiés par des contingences plutôt réalistes, comme réparer les fils d'un téléphone qui ont été coupés, recoller une photo, éteindre un incendie, ouvrir des serrures cryptées, jouer au solitaire en attendant des invités; le tout sans obligation pour ceux et celles que cela ennuie, puisque ces mini-jeux peuvent être passés, et sans pénaliser ceux et celles qui y jouent, la réussite des mini-jeux entraînant un gain d'énergie - mais aussi des passages en bande-dessinées animées - dans un style imité des otome games ou histoires interactives mais plus axé sur le policier que sur la romance et, nécessairement, des objets à trouver.
Il s'agit donc d'un jeu synthèse de plusieurs types de jeu dans des décors époustouflants comme un hôtel suisse pris sous la neige où l'on peut lire de vieux livres et se préparer des tasses de thé, un village suisse séparé du monde où l'on aide le parfait sosie de Papa Schultz à attraper un tueur, ou encore un train semblable à l'Orient-Express où l'on suit une enquête semblable à celle d'Hercule Poirot.
Un jeu qui ravira les inconditionnels de policier à l'ancienne et les amateurs de début de vingtième siècle, un vent de fraîcheur au beau milieu des Criminal Case en tous genres, devenus monotones et interchangeables.
Un défaut tout de même à Murder in the Alps, et de taille !
L'énergie qui permet les actions de l'héroïne que l'on incarne, Anna Myers, vient par moments à manquer dans les passages les plus immersifs, rompant le charme. Le jeu propose alors de regarder des publicités, comme c'est le cas dans bon nombre de jeux (économie de l'attention, bonjour !) mais fragilise en cela la continuité de l'action, d'autant que, selon la connectivité du lieu où l'on joue, il peut être aisé de perdre le contact avec l'application. Dans ce cas, le jeu n'enregistrant pas toujours tout ce qui aura été accompli, le joueur se retrouve à refaire deux voire trois fois un même passage.
Ce qui est dommage pour une application qui, au par ailleurs, est d'une grande qualité et bénéficie d'une belle inventivité et d'une interactivité plutôt jouissive.