Ceux qui se seront laissé porter par l'ambiance en ayant l'intelligence de s'abandonner à la contemplation et à l'écoute des conversations contextuelles plutôt que d'y chercher des combats auront compris que Pirnce of Persia est un petit bijou du jeu vidéo !
Alors qu'aujourd'hui des titres comme "Journey" et "flower" sont considérés comme des chefs d’œuvres artistiques, Prince of Persia, peut-être un peu trop avant-gardiste, aurait-il fait l'erreur de sortir trop tôt, lorsque son public ne s'attendait pas à ce genre d'expérience, plus calme et poétique que ce à quoi le paysage vidéo-ludique l'avait habitué ? Non, car avant lui il y avait déjà eu quelques exceptions de ce genre tel que "Shadows of the colossus" ou "Okami" qui avaient su trouver leur public. Alors peut-être que son erreur fut simplement de s'appeler "Prince of Persia", portant ainsi à lui une image guerrière... Toujours est-il que cet opus est, à mon sens, injustement mal aimé.
Certes le jeu est simple (on ne peut pas mourir), certes les ennemis se font rares et certes les mécaniques sont un peu répétitives mais c'est pour se concentrer sur la narration. Une narration magnifiquement portée par les conversations presque continues de nos deux protagonistes et je suis bluffé par la façon dont Ubisoft a réussi à écrire des dialogues aussi intéressants qui permettent de nous attacher fortement à eux en seulement quelques heures. La quasi absence des ennemis sert justement à nous laisser seul avec les personnages, qu'on entre dans leur intimité, de plus cela renforce l'atmosphère apocalyptique, on parcourt des terre désolées sur fond de superbes musiques d'ambiance, j'ai vraiment été conquis par cette expérience.
Le duo se compose donc du prince toujours aussi râleur et d'Elika une princesse caractérielle aux pouvoirs étonnants ; pourquoi je vous parle de ça ? eh bien parce que c'est à peu près tout ce qui fait que ce jeu porte bien son nom, ça et la petite blague du début (toi même tu sais), car oui, hormis les sables du temps, ce qui fait le liant de la saga c'est ce schéma narratif du prince qui se fait embarqué dans une épopée avec une fille au caractère bien trempé de laquelle il va finir par tomber amoureux.
J'ai également lu ça et là que la ville abandonnée ne faisait pas crédible, trop vide mais ce qu'il faut comprendre (mise à par le fait qu'on est censé être perdu dans des ruines millénaires au beau milieu du désert et qu'un dieu maléfique fraîchement réveiller propage le mal dans celle-ci), c'est qu'encore une fois, tout ceci sert à garder notre attention fixée sur les personnages et les liens qu'ils tissent entre eux.
Coté graphique le jeu nous offre un très bel effet cel-shading, c'est très coloré et lumineux, les décors sont splendides, le level design est bon, il fait sans conteste parti de ce que j'ai vu de mieux d'un point de vue esthétique dans un jeu vidéo.
Dernier point que je voulais aborder : la fin. Sans vouloir spoiler, elle ne laisse aucunement espérer une suite. Pourtant un DLC nommé "épilogue" est sorti, la fin originale me convenant tout à fait et résidant pour moi au palmarès des meilleurs fins de jeu vidéo j'ai longuement hésité à débourser 10€ pour cette extension que j'us ouï dire médiocre mais j'ai finalement décidé de me laisser tenter par cette seconde fin et fût surpris de voir que les développeurs ont choisi de faire cette extension dans le but de laisser une ouverture à une éventuelle suite.
En espérant que celle-ci voit le jour dans des temps futurs je souhaite une bonne expérience a ceux qui voudraient la tenter.