"Pop", une bulle éclate au loin
Prince of Persia (ou "PoP zéro", à cause de l'absence de chiffre), est un jeu à essayer pour gouter à son game design très particulier. Et puis c'est un Prince of Persia, que diable. Les graphismes sont assez jolis, le prince est sympathique et ses mouvements sont intéressants. L'impossibilité de mourir ne m'a pas dérangé outre mesure puisque, comme l'a dit quelqu'un sur ce site, cela revient au même que les sables du temps en peut-être un peu plus obvious.
En revanche, abordons les points négatifs. Tout d'abord, il n'est pas dit que vous arriviez à finir le jeu. Non pas qu'il soit difficile (au contraire), mais plutôt parce qu'il est lassant et truffé de défauts. Sa faible durée le sauve donc en partie. C'est un jeu à faire en connaissance de cause, un jeu qui illustre bien comment de bonnes idées peuvent être injustement tempérées par de mauvaises décisions. Vous voulez créer votre propre jeu vidéo d'aventure ? Jouez à Prince of Persia avant, pour faire un benchmark. Cela vous permettra de repérer tous les problèmes que les personnes du (long) générique n'ont pas su challenger. Essayons nous à cet exercice :
- L'histoire est très ténue, et on ne croit pas une seconde à ce royaume sans le moindre habitant.
- Les combats sont très lourds car le Prince perd toute sa souplesse et se déplace ultra lentement. Les QTE sont souvent hardcore à placer, on arrête pas de se prendre des baffes parce que le personnage est trop peu réactif, etc... Au moins les chorégraphies sont jolies.
- Les phases de plateforme sont très faciles, et quand on tombe c'est le plus souvent parce que le prince n'a pas réagi comme on l'escomptait, et c'est assez rageant.
- A part la plaque de pouvoir verte, ingénieuse (celle qui fait courir sur les murs), les autres n'apportent rien en terme de gameplay (plaques rouge et bleue) ou, pire, apportent des phases complètement foireuses (les plaques jaunes... la pire simulation de vol qui m'ait été donné d'essayer. La maniabilité est désastreuse, et on ne voit rien puisque la vitesse est simulée au moyen d'un effet très très subtil qui rend l'écran carrément illisible).
- On parcourt et re-parcourt les mêmes zones, à cause des sphères lumineuses qui forcent le joueur à revenir sur ses pas. D'ailleurs, toutes les zones se ressemblent.
- Les boss sont au nombre de 5, sans compter le boss final. Et il y en a 4 que l'on affronte 5 fois. De la même manière. Ce n'est pas très gratifiant.
- Les flashbacks en mode noir et blanc que l'on nous montre après avoir débloqué de nouvelles plaques de pouvoir sont toujours les mêmes et n'apportent rien à l'histoire. Ca donne vraiment l'impression qu'on nous les montre "pour faire genre".
- Les conversations entre le prince et Elika sont parfois amusantes mais, le plus souvent, elles sont en complet décalage avec la situation, et, comme je l'ai dit au tout début, on ne croit pas à l'univers "développé". De plus, les conversations sont trop nombreuses : à la fin je ne les écoutais même plus.
- La fin est surprenante, et si ça n'est pas forcément un mal en soit, on peut regretter qu'elle soit assez mal expliquée.
Bref, voilà tout ce que j'ai à dire pour l'instant. Un jeu au final très très moyen, donc, mais pas complètement indigent.
La boite de l'édition collector est magnifique, par contre (entre parenthèses ^^).
J'en attends beaucoup plus des sables oubliés auxquels je m'essaierai bientôt.
A+