Plus macabre que poétique, Stray Cat Crossing souffre de mécaniques de jeu éculées, fondées sur d'incessants aller et retour, et d'un scénario cousu de fil blanc, mais propose en contrepartie de très beaux graphismes "pixel art" ainsi qu'une ambiance dense, unique en son genre.
On est vite mal à l'aise dans cet écrin glauque, poisseux, peuplé de personnages tous plus dérangeants les uns que les autres, comme prisonniers d'une version Burtonienne d'un long métrage de Miyazaki, ou un Silent Hill mis en scène par Mamoru Hosoda. Certaines scènes, certaines fulgurances vont jusqu'à donner la nausée dès lors qu'on joue le jeu.
Pourtant, lorsqu'on referme la porte derrière soi, lorsqu'on résout la toute dernière énigme, on se rend compte qu'en dépit de l'horreur, du grotesque, du malsain, on s'est attaché à ces drôles de personnages. Qu'on les quitte à regrets, sur les notes d'un très bel ending qui conclue l'expérience par un apaisement salutaire.
Une très jolie curiosité vidéoludique, mais qui pourra égratigner les âmes les plus sensibles.