Ce jeu est assez difficile à juger. Je lui trouve une kyrielle de défauts : une technique certes maximale pour la console mais assez souvent imparfaite, un level design certes intelligent mais souvent absurde et irréaliste, une ost certes magnifique mais assez répétitive (un peu trop, la musique de la capitale de Tantal me sort par les trous de nez à force), tiger tiger qui est certes amusant mais qui est du même acabit que flappy bird (niveau addictivité) et ne récompense pas assez, un chara design certes fort plaisant mais du fanservice à tout bout de champ, des environnements certes beaux mais parfois vides (tempérentia, le bas de Tantal) et malheureusement bien souvent tristounets (entre Tempérentia, Mor ardain, l'arbre monde etc. la verdure de Gormott me manque), un doublage certes bien fait mais qui laisse voir des personnages aux gestes peu naturels dont la bouche continue de bouger quand ils arrêtent de parler (cf interludes), une traduction complètement aux fraises quand on joue avec les voix japonaises (franchement je ne parle pas le japonais mais traduire "nii-san" par "maître" c'est assez scandaleux), et surtout un système de combat certes fignolé à l'extrême mais dont il ne faut pas espérer comprendre la moitié avec les tutos désastreux que propose le jeu (problème vite réglé avec internet, mais bon c'est assez dommageable)
Bref, plein de points noirs qui au final obscurcissent un univers riche et poignant, une histoire pleine de rebondissements inattendus à mille lieues de ce qu'on aurait pu attendre comme proto-animé shōnen de basse qualité en voyant les énormes seins d'Homura. Si vous pensiez comme moi avoir affaire à un scénario au mieux digne de fairy tail, je pense que vous ne serez pas déçu, on brasse un nombre hallucinant de sujets, subtilement ou pas, de la nature humaine et l'absurde à l'optimisme en passant par le suicide et la morale, tout cela dans un monde très cohérent avec ses systèmes politiques, ses guerres, ses psychologies diverses et même ses camps de réfugiés avec des piques lancées à l'impérialisme occidental (pouvait-on être plus actuels). Et des émotions, vous en avez pour votre compte, je n'ai pas pleuré mais j'ai bien failli à certains moments, et certains ost réveillent des choses incroyables dans le cerveau, comme celle de la capitale de Tantal qui est d'une nostalgie, pour tout dire j'avais presque envie de me pendre (bon ok c'est peut-être pas une si bonne chose finalement). Après quelques 70h de jeux, je n'ai pas tout à fait fini le jeu (oui, je prends mon temps) et même s'il y a des variations de tempo, je ne peux pas dire que je me suis ennuyé une seule seconde...
Xenoblade est mon premier Jrpg (à part une brève expérience sur un Tales of que j'ai assez vite lâché) et je dirais que l’expérience est convaincante. J'en garderai pour sûr un souvenir positif et je rêve qu'un jour on fasse un jeu de même envergure mais en rayant les défauts cités qui auraient franchement été, pour la plupart, faciles à corriger.