Gêné au début par l'aspect chibi des personnages, c'est avec méfiance que je m'aventurais dans le voyage renversant auquel nous convie Made in Abyss. Très vite, l'univers nous submerge de ses couleurs chatoyantes et de ses vues les plus sublimes, noyées dans un flot de mystères. L'appel à l'aventure que réalisent les premiers épisodes et l'introduction poignante des personnages nous tire inexorablement vers l'immense fosse énigmatique qu'est l'Abyss qui devient un puits de fantasmes merveilleux (vous excuserez que je fantasme sur un trou, la métaphore est fortuite).
Made in Abyss est (et sera) un grand anime. Le savant croisement des points de vues enfantins mêlés à l'aspect mignon du chara design et de la luxuriance des paysages confrontés à l'horreur des situations qui semblent déterminées à faire souffrir les personnages qui, pourtant, continuent d'avancer rend le récit croustillant. Parfois touchante, parfois déchirante et parfois même drôle, l'histoire nous ballote comme elle l'entend mais jamais elle ne relâche son étreinte.
Je signalerai tout de même que certains épisodes peuvent être difficiles à regarder pour une âme sensible, j'ai moi-même serré les dents à certains moments. Ne pas se fier aux graphismes a priori gentillets, l'anime regorge de sous-texte trash et violent, mais contrairement à un black lagoon ou un shinsekai yori, il choisit de s'extraire de la noirceur pure pour s'élever dans des sphères un peu moins nihilistes.
La première saison se terminant aujourd'hui même, j'en attends beaucoup de la suite et, comme les Mystérieuses cités d'or ont pu satisfaire ma quête d'aventure et ma soif de mystères dans ma jeunesse, Made in abyss est bien parti pour en faire de même.