⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

J'ai tendance à penser qu'il est possible de caractériser une grande partie de la production vidéo-ludique française par ses qualités artistiques inversement proportionnelles aux qualités ludiques et un accueil critique particulièrement complaisant (au moins en France). A Plague Tale ne fait malheureusement pas exception à la règle et me rappelle le précédant The Nomad Soul pour l'écart conséquent entre les intentions et leur concrétisation contrôleur en mains.
Visuellement A Plague Tale est convaincant, même s'il est assez loin du meilleur que la technique peut offrir, et surtout artistiquement la réussite est incontestable et constitue le meilleur argument du jeu, imposant une ambiance sombre et séduisante. Sur le plan de la narration et de la mise en scène je suis déjà plus mitigé, avec des bons moments dans la première moitié surtout mais aussi des choses très médiocres, d'autant plus qu'on approche de la fin. Et malheureusement le jeu est desservi par un scénario vraiment mince et qui tourne au gros nanard, comme trop souvent en matière de jeu vidéo.
Seulement voilà A Plague Tale n'est ni un 'simulateur de promenade' ni même une histoire interactive (même s'il y ressemble souvent dans sa première partie avec une impression de petites mécaniques ad hoc sans gameplay global). Et pourtant il aurait peut-être mieux valu que ce fût le cas car en tant que jeu il est malheureusement médiocre. Pas mauvais au point d'en devenir rédhibitoire mais plus la narration s'affaiblit et plus les séquences ludiques s'allongent (ce qui correspond à la seconde moitié du jeu) plus il devient agaçant et révèle ses tares. En ce sens il me fait penser à The Last Guardian - au demeurant bien meilleur - même si le gameplay se voudrait plutôt celui d'une 'immersive sim' façon Dishonored.
Sauf qu'il est rétrograde à tous niveaux, mélange scabreux de scripts et de zones plus ou moins biens définies en ce qui concerne l'infiltration ou les déplacements des rats, particulièrement approximatif (comme certaines solutions qui tantôt sont admises et tantôt non), et les biais qui tentent de pallier à ces lacunes tragiquement visibles (notamment le placement grossier des ressources pour éviter les blocages - voir leur apparition magique après une cinématique - la vigilance très lâche des antagonistes ou les obstacles qui délimitent grossièrement les zones).
A mon sens il est impossible de faire abstraction des trop nombreuses lacunes de gameplay d'un jeu (avec des mécaniques qui paraissent au mieux datées d'une dizaine d'années, quand elles n'auraient pas déjà été considérées comme des défauts à l'époque) qui repose plus qu'il n'y paraît sur ses phases ludiques. Accessoirement j'ai du rejouer deux chapitres pour cause de sauvegarde automatique sur une séquence qui provoquait ma mort. L'ambiance et la belle direction artistique ne pardonnent pas tout et débouchent sur un titre seulement moyen alors qu'il aurait pu -du !- être tellement plus que ça.

bunnypookah
5
Écrit par

Créée

le 31 janv. 2020

Critique lue 1.3K fois

24 j'aime

1 commentaire

bunnypookah

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

24
1

D'autres avis sur A Plague Tale: Innocence

A Plague Tale: Innocence
roifingolfin
7

Atmosphère excellente mais gameplay à oublier

A Plague Tale : Innocence est un jeu d’aventure/infiltration créé par les bordelais de chez Asobo. C’est un jeu qui vous plaira sans doute si vous aimez que l’atmosphère et l’immersion soient mis en...

le 11 juil. 2019

54 j'aime

14

A Plague Tale: Innocence
bunnypookah
5

Il y a un gros rat dans le potage.

J'ai tendance à penser qu'il est possible de caractériser une grande partie de la production vidéo-ludique française par ses qualités artistiques inversement proportionnelles aux qualités ludiques et...

le 31 janv. 2020

24 j'aime

1

A Plague Tale: Innocence
YvesSignal
7

Go go Power Rongeurs

Je gardais depuis quelques mois un œil curieux sur la nouvelle production d'Asobo Studio. Je savais le studio bordelais habituellement besogner sur des jeux à licence Pixar et plus récemment sur des...

le 21 mai 2019

16 j'aime

8

Du même critique

Fallout 4
bunnypookah
4

Un jeu de rôle Fallout en 2015 c'est donc un FPS croisé avec Minecraft.

Bethesda a atteint un tel niveau de médiocrité avec ce Fallout 4 que même le ressort habituel de l'exploration d'un vaste monde pour y découvrir les quelques pépites qui s'y cachent - lieux...

le 16 nov. 2015

16 j'aime

3

A Plague Tale: Requiem
bunnypookah
4

La soupe réchauffée fait ressortir les saveurs désagréables.

Je ne vais pas beaucoup m'étendre sur sur ce deuxième opus et pour l'essentiel je renvoie à ma critique d'Innocence :...

le 24 oct. 2022

15 j'aime

Dordogne
bunnypookah
4

Nostalgie d'un passé rêvé

Sous la direction artistique le néant... ou presque. Dordogne est symptomatique d'un mal qui ronge le jeu vidéo français depuis (presque) toujours et indé depuis pas mal d'années : le truc narratif...

le 16 juin 2023

12 j'aime

6