Pour faire court :
Le jeu est dans la droite lignée du premier, donc chouette mais sans fulgurance, ça n’est jamais « très bien ».
Oui c’est très joli comme jeu, il a bien fait souffrir mon PC sachant que je jouais en moyen-élevé 1080p. J’ai désactivé l’effet de conservation de la lumière du jeu car les séquences en plein caniard me brulaient la rétine. Rien que l’introduction me donnait envie de mettre mes solaires. Autres petit réglages aussi, celui de la musique qui, bien que très jolie est un peu trop forte en volume mais manque de thème reconnaissable.
Alors on voit bien que ça essaye d’imiter The Last of Us mais en moins permissif, moins jouissif et moins profond dans sa jouabilité, d’ailleurs l’ensemble des jeux qui tentent de singer le cinéma devraient d’avantage prendre en compte l’aspect jeu dans « jeu vidéo », et que faire disparaître l’amusement au profit d’une narration rigide ne fait pas de ce média de l’art.
Je trouve la formule chouette mais poussive, surtout après 20h dans les pattes. Le premier avait la décence de ne durer que 10h et conclure juste après un final pénible. Là, j’ai senti d’énormes longueurs, de gros rajouts que les devs auraient dû éviter. Je pense à tous ce qui se passe dès le deuxième jour à La Cuna, notamment l’exploration qui est interminable. A l’instar du petit Hugo j’en avais plein les bottes dès le deuxième donjon de l’île. Et puis ça traîne en longueur après, surtout à partir du retournement de situation (à peine visible) avec le comte et la comtesse. Étouffant dans l’ensemble .
Contrairement à beaucoup, je n’ai pas eu de difficulté lors des phases d’infiltration. J’ai réussi beaucoup de zone sans me faire repérer, cependant le jeu ne rend pas ce choix gratifiant. En fait, mon problème est que le titre nous pousse à la violence. Parfois un passage ne sera possible que par le meurtre et non par la diversion ou le contournement. J’ai aussi un problème avec cette poussé dans le meurtre, c’est qu’en plus, le jeu nous fait la morale via des dialogues avec nos compagnons de route. Alors, Spoil : je vois bien que c’est pour rendre l’héroïne plus sombre, la faire devenir un monstre implacable qui abusent de la violence en représailles et tirant vers la folie (un peu comme une certaine Ellie dans un deuxième opus aussi, tiens tiens tiens) sauf que moi j’ai choisi la non-violence la plupart du temps et ai tenté de tuer le moins de monde possible, cela montre un déconnexion entre ce qu’il se passe à l’écran et ce que le jeu veut me montrer.
Ça respecte la formule du premier jeu mais en terme d’énigme et de progression lors des phases de rats, je crois que l’étendu de ce que pouvait proposer Asobo était déjà atteint dans l’ancien opus. Je trouve que ces phases s’enchaînent machinalement, on ne sent plus les rongeurs comme des menaces mais juste comme des obstacles.
Quant aux combats, que j’ai tenté d’éviter (ce que nous conseillait vivement le premier aussi), on doit surtout utiliser notre fameuse fronde et viser, puis courir et recommencer. Ah oui on gagne une arbalète pour gagner du temps et tuer en un coup. La limite de possibilité est rapidement atteinte, c’est pour cela que j’ai opté pour une approche plus furtive dans l’ensemble. Par ailleurs, on nous force le combat à quelques reprises et je n’ai pas trouvé ça intéressant de faire venir des vagues d’ennemi, ça rallonge la pénibilité…
Je ne cache pas que j’en avait marre arrivé au chapitre 11 qui nous livre une exploration interminable. Je suis agacé par le radotage de l’histoire, j’ai l’impression d’avoir vu cinquante fois le moment où Spoil Lucas dit à Amicia que ça ira mieux ou qu’elle est trop violente, qu’Amicia dise à Hugo que tout va mieux aller, etc . De ce que j’ai retenu, ça contient 50 % des dialogues… Bon dans son intégralité ce n’est pas mauvais, ça se laisse suivre, parfois péniblement et c’est maladroit dans ses répliques. Spoil :Si ça n’avait tenu qu’à moi, je n’aurais pas mis 20h à me décider à tuer Hugo, qui comme la fin le montre est le seul moyen de tout arranger. Et puis Amicia est quand même insupportable à faire la morale à tout le monde alors qu’elle est le personnage le plus assoiffé de sang, et ce même au début du jeu. A part les moments attendrissants, on dirait que le jeu n’arrive pas à rendre ses personnages vraiment marquants (outre le frère et la sœur) . En fait je crois que j’ai préféré le premier, qui avait le mérite de la découverte, d’être une sorte de récit initiatique et semblait bien plus honnête dans ce qu’il était ; j’aimais bien plus l’ambiance un peu Peter Pan/horreur où les protagonistes sont en majorité des enfants perdus. Cela renforçait cet aspect « comte sanglant » que proposait Asobo à l’époque, même si je n’avais pas aimé la tournure trop fantastique qui arrive vers la fin. Ici pareil, l’ampleur que ça veut se donner m’apparaît comme trop abracadabrantesque. Faites simple.
Et tout comme le premier, je n’ai pas envie d’y rejouer. Rien ne m’attire pour y revenir, d’ailleurs j’étais content que cela se termine.