Ad Copium

Petit retour d’expérience sur Ad Infinitum (2023), il s’agit d’un jeu d’horreur à l’ambiance soignée, qui se distingue par une réalisation solide et une direction artistique réussie. Visuellement, le jeu est plutôt joli, et l’atmosphère pesante du manoir fonctionne plutôt bien. L’un des aspects les plus intéressants du titre, selon moi, réside dans son approche du traumatisme lié aux horreurs de la Première Guerre mondiale, un angle original pour un jeu du genre. L’histoire suit un ancien soldat hanté par son passé, enfermé dans une boucle cauchemardesque où se mêlent des souvenirs de guerre, hallucinations et secrets familiaux. Cette narration, bien qu’intrigante, met du temps à se dévoiler et aurait mérité un rythme plus équilibré. Cependant, côté gameplay, c’est une autre histoire, Ad Infinitum se résume à un simulateur de marche horrifique, où l’on progresse en ligne droite, résolvant ici et là quelques énigmes sans grande inspiration. Quelques phases d’infiltration et de poursuite viennent ponctuer l’aventure, mais elles restent sans surprise et déjà vues mille fois ailleurs. En fait, l’expérience devient vite monotone et donne envie d’en finir rapidement. D’autant plus que le jeu traîne en longueur. J’ai mis près de 10 heures pour boucler l’aventure, en obtenant 65 % des succès, et l’ensemble m’a semblé inutilement étiré. Heureusement, la présence de plusieurs fins en fonction des choix faits face aux "boss" de fin de niveau apporte un peu de variété à ceux qui apprécieront le jeu. Mais cela ne suffit pas à compenser un gameplay trop pauvre et convenu.

En définitive, Ad Infinitum est un jeu moyen : une bonne idée de départ, une histoire intéressante et originale, mais un manque cruel d’ambition dans ses propositions de gameplay. C’est du vu et revu. Enfin, ce que j’aime dans les jeux d’horreur, c’est précisément qu’ils fassent peur. Ce n’est pas le cas pour cet Ad Infinitum dont je placerais le trouillomètre à 5/10. Pour ceux qui aiment les jeux horrifiques plutôt édulcorés, les drames familiaux ou tout simplement le contexte de la Première Guerre mondiale, pourquoi pas, pour les autres, passez votre chemin.