Je vais probablement fâcher beaucoup d'entre vous mais personnellement je n'ai pris aucun plaisir à la lecture de ce premier tome du célèbre cycle d'Asimov. N'étant pas un lecteur adepte de Science-Fiction, j'attendais beaucoup de Fondation en commençant par les origines de ce genre littéraire puisqu'on sait que l'auteur débuta l'écriture de sa saga dans les années 1940. Hélas, l'attente s'est rapidement essoufflée. Asimov est un brillant scientifique qui sait tenir son scénario ambitieux et l'amener là où il le souhaite. Certes, mais qu'est ce qu'on se fait chier ! Le plus gros reproche que je ferai à ce premier tome et plus généralement à l'écriture, c'est l'absence de profondeur. On ne se sent pas concerné, les personnages sont plats, fades, brossés de manière superficielle, le lecteur ne s'y attache pas d'autant plus qu'à chaque chapitre le héros change au fur et à mesure qu'Asimov projette son scénario dans les années. Ce sont tous des marchands, des diplomates, des maires, des scientifiques... C'est intéressant au début car les personnages peuvent avoir des échanges savoureux mais à la longue, cette austérité morbide lasse. Il n'y a pas de passion, pas de femme, pas de faiblesse, pas de tourment, pas d'humanité dans ce livre qui met pourtant en suspend le sort d'une civilisation interplanétaire vouée à disparaître si les protagonistes ne sauvegardent pas le savoir qui les a hissé au sommet. On peut d'ailleurs voir en filigrane une anticipation plutôt pertinente du déclin de notre propre civilisation amorcé au XIXe siècle et parachevé par les deux guerres mondiales. Pour terminer, même si j'ai tout à fait conscience du contexte dans lequel a été écrit Fondation, j'ai du mal à me projeter dans un futur lointain lorsqu'on a des personnages qui conservent des habitudes et un mode de vie caractéristique du début du XXe siècle : personnages qui fument le cigare, lisent des journaux papier, pas d'ordinateur mais des calculatrices, le nucléaire, le nucléaire et encore le nucléaire pour lequel l'auteur semble porter une fascination sans réserve, Empereur, Roi, prêtres etc. Pour être tout à fait honnête, il y a certains passages (Les Marchands) que j'ai lu en imaginant volontairement que les personnages vivaient au Moyen-Âge. Et bien ça marche ! Bref, ce contexte futuriste m'a rebuté parce que je ne l'ai malheureusement pas trouvé convaincant et les enjeux du scénario, dont Hari Seldon semble être la clé de voûte, ne m'ont pas tenu en haleine une minute. Dommage. Asimov est un pionnier dans le genre, alors je salue le travail mais la suite des aventures se fera sans moi.