Quand Ahti part en vacances

Nous y voilà. Alan Wake 2… Le jeu que j’attendais depuis plusieurs d'années ! Seul jeu que j’ai précommandé de ma vie. La suite de ce survival horror au gameplay unique et à la narration envoûtante auquel j'ai joué quand j'avais 15 ans sur Xbox 360. Etoffé de manière déjantée et inattendue par l'univers de Control en 2019. Forcément un banger, non?

Eh beh après 35h de jeu, le visage sans émotion devant le générique de fin, je peux enfin lâcher la manette et soupirer lentement. Non ce n'était pas le jeu de l'année, et c'était une même une déception !

Le gameplay :

Toujours la même mécanique lumière + guns. Si elle est globalement réussie, certains combats relèvent plus de la chance de trouver les bonnes munitions au bon moment dans les caisses environnantes que de la technique du joueur, et c’est assez frustrant. Il y a aussi un problème de rythme, on passe parfois de longues phases sans aucun combat. J’ai lu certains avis qui expliquaient qu'AW2 était un walking sim avec des guns, il y a un peu de ça oui…

Plus dérangeant est le peu de diversité dans le bestiaire (particulièrement vrai dans les phases avec Alan), et les boss qui ne sont pas particulièrement inspirés.

Les ajouts par rapport à Alan Wake 1, tel que l’Antre Mental ne m'ont pas convaincus.

L'histoire :

En résumé (sans spoiler), des sous-intrigues qui n'aboutissent pas, un méchant oubliable, des clins d'oeil quelques fois ratés et un final boiteux qui laisse perplexe (avec ce léger goût amer de "vous avez vu comment chez Remedy on est intelligent!"). Meh.

Les screamers :

Obligé d'en faire une section à part tant ils sont omniprésents. Les screamers, tout le monde n’aime pas, à juste titre. Quand c’est bien fait, j’apprécie. Par exemple quand une ombre dans la nuit se révèle être finalement un animal errant, ou quand un reflet dans le miroir n’était qu’un vêtement... Ça augmente progressivement la tension d'un film/jeu sans recourir à un affrontement. Ici, dans Alan Wake 2, les screamers se sont des jpeg agressifs qui apparaissent 0.25 secondes à l’écran sans rapport avec la scène en question, qui sont intercalés dans le jeu de manière abusive. Bref, c’est juste ennuyant et c’est proche du niveau zéro de l’inventivité.

Les graphismes et environnements :

Grande réussite du titre, le travail sur la lumière est impressionnant, en fonction de l’heure de la journée, la colorimétrie des scènes est totalement bouleversée, forçant la contemplation et justifiant un rythme plus lent. Les environnements sont tous magnifiques (ou glauques dans l’Antre noir), mais un détail chiffonne : le manque cruel de vie à Bright Falls et Watery casse l’immersion. Les humains sont peu loquaces, il y a très peu d’interactions avec eux et n’ont parfois aucune routine (ils restent sur place silencieusement).

Les autres réussites du titre :

Les appels du pied aux autres arts : musique, clip musicaux, cinéma, littérature rendent l’œuvre originale et unique en son genre. Et les doublages (VO) : vivants et intenses.

Note finale : 6/10.

Voici mes conseils aux curieux :

Si vous aimez les jeux survival horror, vous trouverez mieux ailleurs : The Evil Within, The Last of Us, Signalis… Vous pouvez aussi attendre la floppée de jeux Silent Hill sortant en 2024.

Si vous aimez Control, vous n’avez pas besoin d’y jouer en attendant Control 2.

Et si vous avez aimé Alan Wake 1 : ne vous attendez pas à une suite transcendante.