Les dix premières secondes, on a envie d'y croire à ce American's Nightmare : le gameplay semble plus souple, et le jeu est plus beau, avec certaines textures absolument magnifiques. De plus, le mode Cauchemar est disponible dès le début (!), et le pitch n'est pas inintéressant pour un prétendu spin-off : on se retrouve dans un épisode de Night Springs. Bien, pourquoi pas.
Malheureusement, on se rend compte dès le début que les scénaristes essayent de recouper tout cela avec la fin du jeu originel, et même la fin des deux DLCs précédents. Ceux-ci n'étaient déjà pas des modèles d'écriture, mais alors là... Sam Lake, as-tu vraiment écrit cette... chose... ? J'ai peine à le croire.
Et alors qu'on progresse dans les deux premiers environnements, jouissant pourtant d'un gameplay effectivement plus fluide et d'armes plus punchy, la note descend, corrélée à la pauvreté de la narration et du game design. On est dans une putain de zone ouverte, y'a des caisses avec les phares allumés partout, mais on ne peut pas en prendre une seule pour bouger plus rapidement ???
Les PNJ sont sûrement les moins charismatiques que j'ai jamais vus dans un JV, quand bien même on essaye de leur donner de l'importance et, comble du comble, même les pages trouvées réussissent à être chiantes à en mourir à lire, alors qu'elles étaient toujours passionnantes dans le jeu original.
On passe donc de 6 à 5, puis de 5 à 4, voire même 3, assistant sans arriver à y croire à ce qui ressemble à la déchéance d'une licence pleine de potentiel. Et puis, timide lumière au bout du tunnel, un contour de cohérence se dessine sur le scénario au bout du troisième environnement. Les émissions Radio sont longues mais souvent intéressantes, les émissions TV sont longues, souvent chiantes, mais également souvent intéressantes, alors bon ça passe. Et puis entendre les personnages principaux et savoir comment ils continuent d'évoluer, c'est quand même fort appréciable.
Le soucis, c'est qu'on va alors se repayer 3 fois le même cirque, pour des raisons scénaristiques que je trouve vraiment tordues et inadaptées, mais après tout pourquoi pas, l'idée de base n'est pas mauvaise, et honnêtement vu le risque que c'est de segmenter son jeu ainsi, Remedy ne s'en est pas trop mal sorti.
Mais voilà, malgré tout cela, American's Nightmare reste un jeu d'action où on dégomme monstre sur monstre avec des fusil d'assaut et autres uzis non stop. Le bestiaire est heureusement plus varié que dans Alan Wake, avec quelques bonnes idées, mais avec quelques idées assez grotesques également, surtout vers la fin... Enfin bon, à ce stade on aura déjà compris que la cohérence de l'univers n'est de toute façon plus la préoccupation principale des développeurs.
Un jeu d'action donc, qui se termine à 100% en 5h, sans se presser, les mains dans les poches tellement le mode Cauchemar ressemble à un mode super-easy, munitions illimitées et armes surcheatées oblige... Un jeu d'action où les scénaristes tentent de créer une histoire qui n'était de toute évidence pas prévue à la base...
Je ne parlerai même pas de la fin, tellement ça me blase qu'après la très bonne fin d'Alan Wake, Remedy nous ait concocté deux nouvelles fins incroyablement euh... Je n'ai pas de mots pour décrire ça. De toute façon, j'avais dit que je n'en parlais pas, donc ça tombe bien.
En sortant d'Alan Wake, je rêvais d'un second épisode aussi travaillé, mais qui règlerait ses défauts les plus gênants. Désormais, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée... Même si je ne serais assurément pas contre voir une vraie fin à cette histoire, un jour.
Enfin je dis ça mais... Tout dépend de la fin en question.