Alex Kidd in Miracle World
7.1
Alex Kidd in Miracle World

Jeu de SEGA (1986Master System)

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Je n’avais encore jamais osé mettre les mains sur Alex Kidd. Je le connaissais pourtant de réputation, el famoso réponse de Sega à Super Mario Bros de Nintendo. Ce fameux Kidd avait pour but d’être la nouvelle mascotte de la marque, via un forcing de taré, en incluant le jeu à même la console sans cartouche, en Europe. Mais bon, tu peux forcer autant que tu veux tonton Sega, tu n’arriveras jamais à me faire aimer ce jeu !


Que de bonnes idées de Game Design, dites donc !


Mais à quoi j’ai joué, nom de diou ? Enfin, j’ai joué à cette icône de Sega, et il était temps de parfaire un peu ma culture vidéoludique, mais dieu, quel jeu étrange. Je m’attendais à jouer à un Mario Bros Eco+, au final, je ne sais même pas vraiment à quoi j’ai joué, tant la proposition a le mérite d’être originale, à défaut d’être qualitative.


On incarne donc Alex Kidd, sorte de garçon qui puise son inspiration sans doute dans la même légende que celle qui a inspiré Sengoku de DBZ, à savoir le mythe de Sun Wukong. Mais après, je pense aussi que le personnage s’inspire de DBZ, car il a comme particularité de mettre des giga patates dans la gueule de ses ennemis, notre principale manière de nous défendre ici. Il y a même une petite histoire dans le jeu, avec un royaume qui nous revient de droit et notre vraie famille à sauver. Mais le truc vraiment original ici, ce sont les gros méchants, qui ont des fucking têtes en forme de ciseaux, pierre et papier. Mais bon, ça, on en reparlera bien assez tôt… Oh oui !


Et premier point qui fait mal quand on commence notre périple : c’est la maniabilité du personnage ! C’est simple, et ça va être le problème avec tout le reste : je n’ai pas pu m’empêcher de sans cesse comparer ce jeu à Mario Bros, sorti une année avant. Mais après, c’est le jeu aussi, les gars voulaient être une concurrence à Mario Bros avec ce titre, je ne fais que suivre ! Et dieu que cette comparaison fait mal et ne vas pas dans le sens de Sega, car elle permet surtout de montrer à quel point c’était une révolution, ce Mario Bros, et que rien n'était acquis à l’époque. Et ça, on le voit constamment avec ce Alex Kidd.


Donc oui, pardon, revenons au gameplay. La maniabilité en soi n’est pas forcément mauvaise, ça se joue, mais il y a une affreuse inertie, qui rend les sauts et surtout les chutes des plateformes (genre en courant après le bord d’une plateforme pour descendre) des plus particulières, tant cela manque de précision, et que notre personnage va trop loin pour rien. Rien que ça, ça nous vaudra un bon paquet de morts le temps de prendre le pli. Mais le problème, c’est qu’on ne le prend jamais vraiment ce pli, tant c’est mal foutu. On ne cessera de se manger des monstres pourtant loin, mais sur lesquels on foncera malgré nous en voulant juste descendre de notre plateforme.


Mais cela n’est pas le seul problème avec le gameplay. Je pourrais par exemple évoquer les boss… Bordel de merde, les boss ! Des combats qui consistent la majeure partie du temps à faire du FUCKING pierre-feuille-ciseaux contre eux. Oui, jouer à un jeu de hasard contre une IA. Oui, tu as raison, c’est à chier comme idée ! Le pire, c’est que si tu perds, hop, tu perds une vie aussi, et bien sûr, aucun continue ni mot de passe ici : retour à la case départ si ton stock est à zéro ! Mais bordel, c’est quoi cette idée ? Rarement j’ai vu une telle idée de merde dans ma vie de joueur.


Après, il faut un peu nuancer. On peut certes obtenir une sorte de boule de divination pour lire dans les pensées des boss et deviner ce qu’ils vont sortir. Mais ce n’est pas la solution miracle. Déjà, de un, faut la trouver cette boule (dispo à deux endroits du jeu). De deux, ça reste chaud, car le boss choisit son geste à la toute fin du chrono, faut donc de bons réflexes. Et de trois : bah ça marche pas sur le boss final, car il change trop vite de geste… OUI, le boss final , oui, le même qui te renverra à l’écran titre si tu n’as pas assez de chance… Woaw !


Et ce manque de qualité, ces idées bizarres, qui sentent finalement le jeu bricolé à la va-vite pour faire une réponse à Nintendo en catastrophe, ça se sent sur tout le jeu : mouvement pour se baisser sous les blocs à la limite du bug tellement c’est lent, fantômes qui te OS et qui peuvent être cachés dans des blocs bonus (oui, et en plus ils te suivent, bordel !), scrolling qui te suit mal arrivé dans l’eau dès le premier niveau, véhicule comme la moto qui t’est donné dans un stage où il est quasi inutilisable…


Ce jeu manque tout simplement d’un temps de développement digne de ce nom, ça se voit… Sauf si c’est un problème de compétence de l’équipe qui a fait le jeu, je sais pas. Parce que c’est vrai que ce jeu a aussi des allures de jeux de plateforme moisis comme il y en avait à la pelle sur DOS. Non franchement, Nintendo n’avait aucun souci à se faire, Sega n’arrive même pas à frôler le niveau de qualité des jeux du moustachu.


Tout est à jeter alors ? Bien, on peut quand même y trouver du bon si on creuse un peu…


Donc oui, j’ai eu du mal avec ce Alex Kidd, et comme je ne l’ai pas connu à l’époque (team Nintendo ma gueule, faut croire que j’avais misé sur le bon cheval), eh bien je n’ai même pas la nostalgie qui me permet de le voir avec bienveillance. Le premier contact a été rude, j’ai donc dû persévérer pour aller au bout, surtout que j’ai voulu n’utiliser aucune save state, pour le faire à l’ancienne. Mais c’est mort, je me suis ravissé sur la fin, et j’ai finalement abandonné cet objectif (du moins pour ma première run), tant le dernier niveau est un pur désastre de game design. Mais je me suis retroussé les manches, je suis allé au bout de ce jeu en « trichant », j’ai pris des notes, et comme à mon habitude, j’ai refait le jeu une seconde fois, puis encore une troisième fois sans save state cette fois (en pétant un câble sur le boss final), et finalement… ça va, le jeu n’est pas aussi a chié que ça, juste un peu.


Eh bien oui, à force de refaire le jeu, en se forçant à se remettre dans le bain, le jeu est d’une qualité assez standard des jeux du genre pour l’époque finalement. C’est sûr que si on le compare aux jeux de Nintendo, il n’y a zéro débat possible, mais Nintendo, faut bien se dire que c’était un peu une anomalie à l’époque. Les gars ont révolutionné toute l’industrie avec des jeux d’une qualité folle, et des jeux purement taillés pour un nouveau type d’expérience : des jeux solo sur console, avec une nouvelle philosophie. Là où Sega a fait comme tout le monde encore à cette époque sur les autres supports comme Atari car c’était le plus logique : faire du jeu arcade, soit une adaptation, ou alors un nouveau titre dans le même esprit qui en reprendra les codes (même les tout premiers jeux NES c’était ça, et c’est pas ceux qu’on retient d’ailleurs). Eh bien oui, quand tu regardes les plus grands jeux de la Master System, c’est quasiment que de l’arcade qu’on voit, et cet Alex Kidd reste dans ce pur état d’esprit : un jeu très punitif gratuitement et frustrant, car c’était comme ça qu’on faisait les jeux à l’époque, tout simplement. Une logique pour nous faire cracher des pièces dans les machines d’arcade, ce qui n’a plus de sens sur console, mais une logique qui à persisté malgré tout sur des jeux comme Alex Kidd.


Une fois que j’ai compris ça, j’ai au fil du temps réussi à apprécier certaines qualités du jeu. Car si je lui ai refait le fion à ce petit enfant qui se nomme Alex (n’appelez pas la police, c’est une métaphore), le jeu a quand même certains aspects assez sympas que j’ai apprécié.


Là où le jeu fait le plus fort, c’est dans la variété de son aventure. Sur les 17 niveaux qui constituent le jeu, ils sont tous différents. Ça peut être un niveau au scrolling vertical vers le bas (pas banal) comme au début du jeu, un niveau aquatique, un volcan au scrolling horizontal, des niveaux avec des véhicules… ça change tout le temps, et c’est top. On a même des sortes de donjons, avec deux niveaux prenant place dans des châteaux, ressemblant beaucoup à ce qui se faisait avec Kid Icarus sur NES, sans le côté très labyrinthique. Et j’ai trouvé cette richesse assez impressionnante, et une fois le jeu fini et qu’on connaît tous ces pièges die & retry insupportables, on apprécie d’autant plus ses qualités.


Il y a donc des niveaux en véhicule, comme la moto, l’hélicoptère, et même un bateau ! Chacun de ces niveaux est l’occasion de collecter un max de thunes, et souvent, se faire toucher ne nous tue pas, mais nous fait basculer dans une partie alternative du niveau, qui forcément contient beaucoup moins de bonus. J’adore cette idée, ça rend nos réussites plus grisantes, et donne envie de refaire le jeu pour réussir certains challenges loupés. Bon, comme toujours avec ce jeu, c’est maladroit : un niveau en moto en particulier est un enfer et, une fois tombé du véhicule, certains niveaux deviennent vraiment pénibles à parcourir… Mais je tiens à dire que l’idée est bonne !


Autre aspect du jeu intéressant : le côté inventaire, où on peut cumuler de l’argent tout au long du jeu pour acheter des objets très variés dans les différentes boutiques du jeu. C’est cool, ça permet d’avoir plein d’objets variant nos approches, et cela nous pousse aussi à explorer un maximum pour cumuler un max de thunes, là où trop de jeux ne savent pas quoi nous donner à part des points, vestiges inutiles des jeux d’arcade. Autre chose cool, l’argent sert aussi à acheter un continue sur l’écran de Game Over ! Eh oui, avec 400$ et une manip sur la manette du joueur 2, on peut continuer à jouer ! Mais pourquoi en faire un secret sérieux ?! Sans magazine à l’époque dévoilant ce précieux secret (j’ai regardé le manuel, il n’y fait aucunement mention), tu passais complètement à côté d’une fonctionnalité qui rend le jeu tellement plus agréable pourtant !


Donc à force de try hard, on apprend à dompter ce jeu de con, et on s’y fait. Même ces pierres-feuilles-ciseaux de merde, on s’y fait, car on constate que la plupart du temps, les boss font les mêmes patterns, et en prenant des notes, on s’en sort bien… sauf pour le boss final. Il subsiste quand même des points irritants qui ne partent pas malgré mes nombreuses parties, comme ces patterns de boss d’un autre âge (et je parle bien d’un jeu de 1986 en disant ça), puis ce dernier niveau infâme.


Ah ouais, ce dernier niveau… Que tu le connaisses ou pas, quel enfer. Rarement vu une telle merde là aussi dans un jeu, des pièges de partout où tu dois crever une fois pour les connaître, des « énigmes » incompréhensibles où il faut taper sur un mur au pif pour ouvrir un accès alors que le plafond menace de nous écraser. Je pourrais aussi parler de cette fois où je me suis carrément soft lock, car le jeu attendait que j’avance, mais moi, comme je suis prudent et que j’avais quasiment plus de vies, je ne suis sans doute pas allé où le jeu avait prévu assez vite : bah paf, bloqué entre deux murs, et bloqué indéfiniment. OUI PUTAIN ! Et encore, je ne voudrais pas me mettre en colère, mais rien que penser à cette quasi salle finale avec des piques sous l’eau QUASI IMPOSSIBLE À PASSER SANS EXPLOITER UN BUG PUTAINNN ! Et mon dieu aussi cette énigme finale, nécessitant de faire un puzzle de merde OÙ À CHACUNE DE NOS ERREURS, UN FANTÔME SPAWN POUR NOUS TUER. Mais je suis de mauvaise foi, on a une tablette à consulter dans notre inventaire qui nous donne la solution… MAIS COMMENT JE POUVAIS LE SAVOIR BORDEL, SURTOUT QUE LES INDICATIONS SONT DONNÉES, MAIS À L’ENVERS !


Allez, relax… Nan franchement, j’ai une patience infinie, car j’ai réussi à prendre un certain plaisir sur le jeu, mais mon dieu ce manque de finition, cette qualité si branlante, quel dommage ! Je pourrais aussi vous parler de cette salle secrète dans le niveau 3, atteignable qu’au pixel perfect en entrant dans un pot, truc si stupide à réussir que j’ai cru que mon jeu était bugué, jusqu’à réussir au bout de 5 minutes… Bref, dommage, surtout que j’aime bien l’univers : c’est super coloré, c’est beau pour du 8 bits, l’OST est super entraînante… manque plus que le bon jeu qui va avec…



…Putain, pardonnez mon absence, je venais de repenser à la fin du jeu, qui est juste un vieux mur de texte tout pourri sans rien d’autre, pas même une animation du héros content ou qui reçoit un bisou… Ah ouais, heureusement que Sonic est arrivé après pour reprendre le rôle de mascotte, sinon les consoles de Sega aurait pris l’eau depuis longtemps… Oh wait…


Blague à part, j’ai quand même voulu regarder ce qui se faisait dans cette GRANDE saga qu'est Alex Kidd… Pff, ben ce n’est pas bien glorieux hein. On a eu Lost Stars après, un jeu de plateforme sans intérêt, fait par un autre studio, plus taillé pour les plus petits, mais toujours aussi impitoyable paradoxalement. Après, il y a eu le légendaire High-Tech World, un des pires jeux d’aventure de l’histoire, que le JDG a déjà testé (ah merde). On a eu aussi BMX Trial, un jeu de course en vélo claqué du cul. Ensuite, Enchanted Castle, la seule vraie suite à ce premier opus, mais qui refait la même chose, avec tout les mêmes défauts. Non, finalement, le seul bon jeu de la saga, c’est apparemment Shinobi World, avec un tout autre gameplay s’inspirant d’autres jeux comme Shinobi, et qui serait vraiment bon, trônant parmi les meilleurs jeux de la console. Voilà voilà, seul bon jeu de toute une saga : un spin-off. Je crois pas que je vais aller plus loin perso avec cet Alex Kidd, bisous bisous !


Eh bien, c’est un peu du caca quand même, cet Alex Kidd ! Je crois que Nintendo a dû doucement sourire en voyant le jeu tourner, car dans aucun monde Alex n’arrive ne serait-ce qu’à la cheville du plombier. Gameplay aux contrôles approximatifs (un comble pour un jeu de plateforme), idées de game design catastrophiques (les boss), et level design parfois aux fraises (dernier niveau, un enfer)… Reste à sauver la bonne variété de niveaux, mais bon, c’est tout ce que je peux bien lui trouver !

skorn-of-banana
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il y a 6 jours

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