La mascotte ratée de Sega, ça on sait, mais le jeu lui ?
Première mascotte de Sega avant Sonic, Alex Kidd n’a pas eu la notoriété suffisante pour être une licence suivie par le géant nippon. Pourquoi ? Manque de charisme évident devant celui de son concurrent direct Mario, une clientèle plus « adolescente » souhaitée par Sega, l’univers du jeu mignon et enfantin ne correspondant plus à l’image de la firme. Bref, si Sega a abandonné son Kidd au profit d’un Sonic plus extravagant et énergique, ce n’est pas pour rien !
Mais Alex Kidd in Miracle World sur Master System sorti en 1986, possède de nombreux atouts qui en font un petit jeu de plates formes assez unique, et quasi-révolutionnaire à l’époque.
Un système de bourse à récolter au fil des niveaux pour s’acheter des engins comme une moto, un jet-ski ou un hélico, passez au shop et servez-vous ! On peut aussi s’acheter divers pouvoirs comme lancer des boules de feux, se rendre invincible, voler un cours instant, se protéger derrière un bouclier..etc…
Derrière ce surplus de game design, on a affaire à des niveaux relativement biens construits, demandant aussi bien réflexion que stratégie (ne surtout pas casser toutes cette pierre qui me servira à sauter sur cette plate-forme…). La progression s’avère rude, mais c’était sans compter sur une jouabilité à la limite de l’insupportable.
Et c’est la qu’on pointe LE gros défaut de ce titre culte :
Alex Kidd est très loin de répondre au doigt et à l’œil tel un Mario ou un Sonic. Le temps de latence aussi bien lors des sauts que lorsqu’on donne un coup de poing est plutôt conséquent et on ne s’y habitue hélas jamais vraiment. L’inertie est aussi très capricieuse lorsqu’il faut stabiliser sa position après un saut, et peut aussi bien s’avérer fatale. Sans compter que le jeu ne pardonne rien. Pas de « continue », pas de « password », des vies difficiles à récolter et à conserver, un contact avec l’ennemi, et on meurt. C’est assez sadique. Surtout pour les derniers niveaux, ou la difficulté devient soudainement diabolique.
On peut aussi relever les musiques excellentes de Uwabo, qui confère au titre une ambiance chaleureuse remarquable, dont voici un extrait : https://www.youtube.com/watch?v=0ekhxhM1lJs
Finalement, Alex Kidd in Miracle World est un titre de plates-formes bien fichu, attrayant, plus joli et diversifié qu’un Super Mario Bros (bien que ne possédant pas la maestria de l’univers de Mario), bourré d’idées farfelues (les véhicules, le janken ou « pierre-papier-ciseaux » , les boss qui nous envoient leurs têtes dans la gueule) mais qui pêche sérieusement par sa difficulté abusive, et par son gameplay maquant de répondant et de précision.
Dommage, sans cela, j’aurai pu donner un 7/10 généreux à ce sympathique premier épisode d’Alex Kidd.