Je me le suis rabâché mille fois : les adaptations de film ou dessin animé à succès en jeu vidéo (exception faite des jeux Disney sur la gen megadrive of course) sont des bouses sans nom dont les producteurs et développeurs mériteraient de se faire fouetter les parties avec une branche de céleri pour les 10 siècles à venir.
Forte de cette idée et en pleine période masochiste, je décide de tester l'adaptation DS du Alice au pays de merveilles de Tim Burton ... et ce qui ne devait pas arriver arriva.

Oh malheur ! Mes tendances masochistes ne sont pas satisfaites.
Oh bonheur ! Le jeu est même plutôt pas mal.

Pour commencer, le jeu est bien une adaptation du film et non du roman, donc on retrouve la même histoire de fond, celle du retour d'Alice dans le pays des merveilles et les mêmes personnages. Toutefois, la comparaison s'arrête là, les développeurs ayant en effet judicieusement choisi (on va dire que c'est un choix pas du tout influencé par la puissance de la DS bien sur) de s'éloigner de l'univers graphique du film pour nous livrer un petit jeu en 2D dont le dessin assez simple se rapproche plus d'un « étrange noël de monsieur Jack » ou des « noces funèbres ». Et là je trouve que c'est bingo puisque même si l'univers est un poil sombre, il colle très bien à l'univers d'Alice qui, à mes yeux, a toujours eu un petit coté glauque. Cette dominante noir/blanc est cassé en par des touches de couleurs sur certains objets, touches de couleurs qui n'ont pas qu'un intérêt purement esthétique et qui sont une transition toute trouvée pour parler un peu gameplay.


Il faut savoir que le jeu a beau s'appeler Alice au pays des merveilles, on ne dirige pas Alice. Notre blondie cruche favorite va en fait servir de boulet puisque vous allez avoir la joie de vous la trainer tout au long du jeu quelque soit le personnage que vous incarnez. Je pèse bien sur mes mots quand je dis boulet puisque si vous avez le malheur de la laisser trop longtemps toute seule, la sale gosse se met à chouiner avant de se faire attaquer par des gardes rouge qui la balance dans un vortex (comment ça, ça rappelle Ico ?). Ainsi tout se joue sur la coopération entre votre personnage et Alice, vous devrez l'aider à grimper, à sauter plus loin et la protéger des gardes rouges.

Quand je dis votre personnage, je devrais en fait dire vos personnages, puisqu'on joue en fait avec une équipe de 4 personnages que l'on peut switcher à volonté. En effet, chaque personnage dispose d'un pouvoir spécial : Mac Twisp, le lapin blanc avec qui l'on débute le jeu, peut contrôler le temps, Absolem la chenille, la gravité, le chat du Cheshire peut faire apparaitre ou disparaitre des objets et enfin le chapelier fou peut retourner le jeu. Mais comment savoir quand on peut utiliser ces différents pouvoirs ? Grâce aux fameuses couleurs pardi ! La coloration d'un objet, d'un endroit ou encore une icône indique que l'on a la possibilité d'utiliser tel ou tel pouvoir, à charge pour nous de les combiner efficacement pour réussir à passer.
Le jeu est en effet plutôt axé plateforme avec une pointe d'exploration et quelques combats. On a donc des petites énigmes à résoudre pour avancer, mais elles restent assez (voir trop) simples.


Chaque niveau correspond à une pièce de puzzle qu'il faut rassembler pour reformer la carte. Trouvaille assez géniale pour moi puisque l'on peut agencer la carte de différentes manières en inter changeant les pièces pour créer des raccourcis. La partie exploration est assez sympathique, avec pas mal de coffres, de pièces de puzzle et d'armure disséminés dans la carte, à charge pour le joueur de les trouver et les atteindre.

Les combats sont hélas beaucoup moins intéressants:apparaissant régulièrement à chaque niveau, ils sont assez répétitifs. Chaque garde se bat d'une manière particulière et la principale difficulté sera plutôt d'éviter qu'Alice parte dans le vortex plutôt que de tatanner les ennemis. Mais même avec le compte à rebours d'une Alice en train de se faire aspirer, aucun stress pour les poutrer. On note aussi que quelques boss ponctuent le jeu (et quand je dis quelques, c'est quelques...voir trois), dont le premier et le dernier assez marrant à battre puisqu'ils nécessitent une technique particulière. Mais ceci reste encore une fois simplissime.

Les fonctionnalités de la DS sont assez bien exploitées : la jouabilité se fait presque exclusivement au stylet (on se sert juste des gâchettes pour activer un pouvoir spécial) et la prise en main est assez agréable. On retrouve aussi quelque gadgets de la DS rarement utilisés comme la possibilité de souffler sur la console ou encore la caméra si l'on a une DSi, rien d'hallucinant mais une surprise agréable et bien intégrée au jeu.



En conclusion, on arrive à ce qui fait mal : niveau durée de vie, rien de bien glorieux, 5h sans me presser. Mais surtout, une facilité déconcertante, impossible de faire game over (sauf peut être si Alice se fait aspirer complètement, mais jamais eu l'occasion de voir ça), des énigmes assez simples, des combats que l'on survole sans même avoir besoin de regarder l'écran. Ce manque de challenge est d'autant plus dommage que les énigmes sont bien pensées, comme le jeu dans son ensemble, mais on reste dans leur résolution à un niveau pour enfant, sans possibilité de choisir son mode de difficulté.
Ainsi donc une jolie réalisation avec un vrai petit univers (qu'on aime ou non là n'est pas la question), un bel effort au niveau du gameplay et quelques trouvailles, le tout desservi par une durée de vie insignifiante et une difficulté inexistante.






Wild
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le 8 avr. 2011

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