J'aime baver. J'aime tuer. Du coup, j'aime tuer en bavant
Allez savoir pourquoi, l'être humain aime se coller des trouilles monstre. La littérature a, pendant un temps, permis à nos petits esprits torturés de ne pas trouver le repos mérité la nuit, puis le cinéma s'en est chargé. Mais chacun des deux médias trouve sa limite dans la distance entre le sujet de la peur et l'objet de la peur : calé dans un fauteuil, moi, je ne risque rien. Mais le jeu vidéo, lui, il te met, buddy, au premier plan. Ce sont tes pas qui résonnent dans les couloirs, ta lampe-torche qui parcourt les murs à la recherche d'une présence...
Ton groupe de un.
Du coup, ça fout un peu plus les miquettes. Et de fait, le premier AvP m'avait scotché. Non pas par la campagne solo, je me suis aperçu de son existence que tardivement. En fait, l'essentiel de l'expérience avait été fait dans le mode escarmouche, bien plus intéressant à mes yeux. Aussi, pour le deux, effort me prit que de vouloir finir les campagnes.
Et finalement, surprise par désagréable : si la campagne Predator ne tient que par la toute puissance du personnage et le sadisme inhérent à ses capacités, si la campagne Alien offre un défi salvateur dans le mélange de prédation et de fuite, la campagne humaine tire son épingle du jeu avec une histoire intéressante et pas trop mal menée. Ce n'est pas du Shakespeare, mais ça a le mérite d'être agréable à suivre. D'autant qu'au final, à nouveau, l'intérêt du soft est plus dans la partie multijoueur : les modes sont carrément excellents (petite mention à celui où il n'y a qu'un alien - au début - contre plein d'humains qui, en mourrant, respawn dans la peau chitineuse du monstre extra-terrestre, un vrai trésor !). Parce qu'au final, les monstres font peur, certes, mais la vraie source de cette crainte, elle est dans le fait que quelque soit le niveau d'horreur du monstre à l'écran, il y a eu un esprit purement humain pour l'inventer. Hé ouais !